Selon le quotidien Nikkei, le Premier ministre japonais Shinzo Abe aurait fait part de sa volonté de démanteler une douzaine de réacteurs nucléaires dont la mise en conformité aux nouvelles normes de sûreté ne paraît pas envisageable. Une initiative ou plutôt un compromis qui aurait pour objectif réel d’adoucir les tensions et les oppositions à la reprise de l’activité des autres réacteurs du parc japonais. Une relance ardemment souhaité par le gouvernement et désormais à la charge de la nouvelle ministre de l’Industrie Yuko Obuchi.
Au lendemain d’un remaniement ministériel qui a vu une femme, Yuko Obuchi, prendre les reines du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, le gouvernement a clairement affiché sa volonté de relancer l’activité nucléaire. Comme l’a en effet déclaré Yuko Obuchi, « le problème de l’énergie est au cœur de l’économie du Japon. Pour répondre à ce souci principal, je veux concrétiser le plan énergétique adopté en avril en Conseil des ministres » qui prévoit notamment de relancer au plus vite « les réacteurs nucléaires dont la sûreté aura été validée par l’Autorité de régulation nucléaire« .
Une volonté que l’on comprend aisément lorsque l’on évoque la dépendance énergétique actuelle du pays aux énergies fossiles étrangères et le coût qui représentent ces importations sur les comptes de l’Etat depuis l’arrêt total de la production nucléaire, mais qui ne sera pour autant pas facile à mettre en application. Les Japonais et particulièrement les populations riveraines des centrales nucléaires restent en majorité assez hostiles à une reprise de l’activité nucléaire et le gouvernement devra trouver le moyen de convaincre une opinion publique encore fortement marquée par l’incident de la centrale de Fukushima en mars 2011.
Et là est bien l’objectif du Premier ministre Shinzo Abbe, qui en réclamant la fermeture et le démantèlement des réacteurs trop âgés ou trop coûteux à remettre aux normes, espèrent dans le même temps rassurer la population tout en valorisant l’idée d’un redémarrage progressif des autres réacteurs du parc japonais.
Le Premier ministre envisage en effet la fermeture de douze réacteurs sur les 48 que compte actuellement le Japon, soit près d’un quart de ses capacités de production. Les 36 restant pourraient quant à eux être remis en service à court ou moyen terme, dès validation de l’autorité de sûreté nucléaire.
Crédits photo : CSIS
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