Etats-Unis : un système anti-tornade pour le nouveau réacteur Watts Bar TVA - L'EnerGeek

Etats-Unis : un système anti-tornade pour le nouveau réacteur Watts Bar TVA

Watts_Bar_2_FLEXResté en suspend depuis les années 80, le chantier de construction du second réacteur de la centrale américain Watts Bar devrait finalement arriver à terme d’ici la fin de l’année 2015. Un chantier de plus de 4,2 milliards de dollars mais qui a semble-t-il, tiré quelques enseignements de la catastrophe nucléaire de Fukushima Japon. En effet, la compagnie TVA (Tennessee Valley Authority) a développé en parallèle de ce nouveau réacteur, un système de sécurité destiné à assurer le bon fonctionnement de la centrale et cela même en cas de conditions climatiques extrêmes.

[stextbox id=”info”]Le réacteur Watts Bar 2 bientôt en service[/stextbox]

Ainsi, la  compagnie américaine achèvera très bientôt la construction du second réacteur de la centrale Watts Bar située à proximité de Spring City dans le Tennessee. Un projet suspendu depuis plusieurs années mais qui devrait finalement voir le jour 19 ans après la mise en service de la première unité de production Watts Bar 1.

Officiellement retardé pour des raisons liées à la faiblesse de la demande d’électricité, le redémarrage du chantier a finalement été approuvé par le conseil d’administration de TVA en 2007. Il entre aujourd’hui dans une phase d’assemblage qui sera suivie dans les mois à venir d’une ultime phase de tests et d’inspections. Cette dernière sera des plus importantes et consistera surtout pour l’opérateur à obtenir l’aval de la commission de régulation nucléaire américaine (NRC) sans lequel aucune exploitation ne serait être envisageable.

Dans ce cadre, les essais devront être réalisés à l’eau sous haute pression, puisqu’aucun combustible nucléaire ne peut-être chargé dans le réacteur sans licence d’exploitation. En cas de succès et selon les prévisions de TVA, l’unité de production Watts Bar 2 d’une puissance de 1150 MW devrait donc débuter son activité dès le mois de décembre 2015.

D’autre part, la mise en service de ce nouveau réacteur sera l’occasion pour la compagnie du Tennessee de mettre en œuvre le système de sécurité nucléaire FLEX. Ce dispositif, censé répondre aux inquiétudes qui fragilisent le secteur depuis l’accident de la centrale de Fukushima en 2011, devrait permettre de protéger l’activité de la centrale quelque soit la gravité de la situation.

[stextbox id=”info”]Un nouveau dispositif de sureté nucléaire[/stextbox]

Baptisée Flex ou “Fukushima” pour les ouvriers du site en référence à la catastrophe japonaise, le nouveau bâtiment de secours prévu dans la centrale Watts Bar, est destiné à abriter en son sein l’ensemble des équipements nécessaires à la continuité de l’activité en cas de difficultés ou d’arrêt imprévu des réacteurs.

En effet, les pompes portatives, générateurs et autres, sont autant de technologies indispensables pour assurer le maintien des systèmes de refroidissement des réacteurs en cas de panne généralisée de l’alimentation électrique comme il a pu se produire au Japon suite au tsunami. Toutefois, pour être efficace rapidement, ces équipements doivent faire preuve d’une grande maniabilité mais surtout être protégés des troubles extérieurs susceptibles d’affecter la centrale.

S’il a été pensé pour supporter les tornades, principale souci dans cette régions des Etats-Unis, le bâtiment Flex serait donc capable d’affronter les évènements météorologiques les plus violents. Composé d’une structure en béton de 47 tonnes, ce bâtiment est imperméable, antisismique et bien conçu pour résister aux tornades. Comme le précise Bob Williams, chef de projet  FLEX, avec “des murs en béton armé de 45 cm d’épaisseur, la structure peut résister à des vents de plus de 500 km/h et aux impacts potentiels de voitures volantes et de poteaux de téléphone”.

Ce dispositif n’est cependant pas nouveau et certains centres régionaux comme Phoenix ou Memphis étaient déjà doté de bâtiment “Fukushima”. Néanmoins, la centrale de la compagnie TVA sera la première du genre à bénéficier de ce type d’installations à l’intérieur même de son périmètre. Une proximité appréciable en cas de difficulté majeure et qui permettra sans aucun doute de réduire les délais d’intervention.

Crédits Photo : TVA

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • La construction du réacteur Watts-Bar-2 a commencé en décembre 1972. S’il est bien terminé en décembre 2015, cela fera une durée de 43 ans pour sa construction. Un record, mais des dizaines de réacteurs ont vu leur construction abandonnée.

    Un autre record, c’est celui du réacteur Atucha-2 en Argentine qui vient d’être connecté au réseau 33 ans après le début de sa construction.

    Si l’on veut avoir une idée du nombre et de la puissance totale des réacteurs nucléaires qui ont été ou seront mis en service sur la période 2011 à 2015, et même 2016/2017, c’est ici :

    http://energeia.voila.net/nucle/nucle_service_2015.htm

    Mais vu la situation après six mois écoulés en 2014, il semble que les estimations pour 2014 et 2015 doivent être décalées.

    Pourtant, cela concerne le plus souvent des réacteurs qui devaient être connectés au réseau entre 2011 et 2013.

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  • Même si le bâtiment Flex recèle des équipements à disposition immédiate du réacteur et très bien protégés, je doute de l’efficacité du dispositif car les pompes de secours portatives me semblent difficiles à mettre en oeuvre pour 2 raisons:
    Comment les brancher rapidement quand on sait que la température du réacteur non refroidi augmente très rapidement et que la pression dans son enceinte est énorme ?
    Leur puissance fournie par des hydrocarbures ou celle du groupe électrogène de secours sont elles réellement suffisantes pour éviter l’emballement thermique ?

    Je crains que ce bâtiment soit un prétexte pour faire de l’intox et rassurer les gens alors que le risque d’accident majeur n’est pas écartable. Pour le moins, les informations fournies dans cet article sont insuffisantes pour se faire une juste opinion.

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    • Votre compréhension du déroulement d’un accident semble fortement influencée par les informations très incomplètes qu’avait fourni Tepco dans les jours qui ont suivi immédiatement le 11 mars 2011.

      Par la suite il y a eu un rapport parlementaire et des études techniques qui ont permis de beaucoup mieux connaitre le déroulement des événements, et de savoir que les condensateurs d’isolation ont permis en fait de refroidir les cœurs pendant de longues heures. Pendant tout le temps où ils ont fonctionné correctement la température et la pression sont restés stables. Et si ce rapport conclu à la responsabilité humaine, c’est que même après le tsunami l’issue n’était pas jouée, et qu’une meilleure préparation, une assistance externe, aurait énormément changé les choses qui se sont jouées pour le pire à pas grand chose près. D’ailleurs pendant ce temps à la centrale jumelle de Fukushima-daini, les opérateurs arrivaient à reprendre le contrôle, et éviter le pire.

      Les équipements en question donc ont bien tout le rôle décrit. Vous pouvez trouver tous ces détails sur ce qui s’est vraiment passé à Fukushima-daiichi ici :
      http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/Fukushima_Circonstances_Causes.htmhttp://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/Fukushima.htm

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      • Un réacteur nucléaire est un dispositif qui est naturellement instable; tous les mécanismes ou automatismes qui évitent son emballement sont tout aussi naturellement sujets à des pannes ou aléas. De plus cette technologie de production d’électricité (et de chaleur perdue) est obsolète compte tenu de l’existence de technologies bien moins dangereuses et utilisant les énergies renouvelables. Persister dans l’industrie nucléaire en l’état est suicidaire tant sur le plan des risques d’accidents que sur le plan de la rentabilité financière.
        Les quelques exemples de reprise de contrôle in extrémis ne permettent pas de dire que cette technologie est sûre. C’est un peu comme si on parlait d’un dérapage n’ayant pas tourné à l’accident par miracle sur une route verglacée; on peut s’en féliciter. Néanmoins la route verglacée reste un danger permanent au même titre que l’industrie nucléaire.
        La comparaison s’arrête là, car les suites d’un accident routier ne laissent pas de polluants sur la route pendant des siècles; un accident nucléaire comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima, si: la pollution par les radionucléides est extrêmement tenace et insidieuse. La santé des enfants du Bellarus est malheureusement gravement déficiente pour en témoigner. Il en sera de même au Japon, il faut juste attendre quelques années et quelques chercheurs et médecins assez influents pour diffuser largement leurs études. Le Pacifique tout entier est sans doute lui aussi déjà gravement pollué par cet accident nucléaire, les côtes ouest des Etats Unis ne sont pas épargnées, ni même le monde entier vu la circulation dans les eaux et dans les airs de tous les radionucléides émis. Dois je rappeler que la couche de terre, d’eau et d’air dans la laquelle nous vivons est extrêmement mince par rapport à la Terre ? Bref cette technologie nucléaire est particulièrement néfaste à la vie en général et à l’humanité en particulier.

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