Barrage du Petit Saut en Guyane : 20 ans de recherche scientifique - L'EnerGeek

Barrage du Petit Saut en Guyane : 20 ans de recherche scientifique

Barrage de Petit SautLe barrage du Petit Saut, situé entre les communes guyanaises de Sinnamary et Saint-Élie, fête cette année ses 20 ans d’existence. De type béton compacté au rouleau (BCR), cet édifice mesure quelques 47 mètres de hauteur, 740 mètres de long pour un volume d’eau de 5 milliards de m3 : il forme à ce titre le plus grand lac de  barrage français.

À l’occasion de son vingtième anniversaire, le Comité Scientifique du Barrage du Petit Saut a présenté, le 18 novembre dernier, les résultats du suivi écologique mis en place depuis l’origine du projet. Un suivi scientifique qui a permis d’approfondir les connaissances relatives aux ouvrages hydroélectriques en milieu tropical et qui a permis de mieux saisir l’impact sur l’environnement de la transformation d’un écosystème fluvio-forestier en écosystème lacustre.

 

116 MW pour couvrir les 2/3 des besoins de la Guyane

C’est pour faire face à la forte augmentation des besoins énergétiques de la Guyane qu’EDF se lance dans la construction du barrage du Petit Saut au début des années 80 : en raison d’une forte démographie et de la présence de projets énergivores (Télédiffusion de France, Centre Spatial Guyanais…), la consommation électrique du département d’outre-mer est passée de 59 à 164 GWh entre 1976 et 1983. Le chantier débutera donc en juillet 1989 pour se terminer en 1994, par la mise en service de l’unité de production.

Érigé au niveau d’un resserrement naturel du fleuve Sinnamary, un des grands fleuves de la Guyane, le barrage du Petit Saut est équipé de 4 turbines Kaplan d’une puissance installée totale de 116 MW. Il permet à la Guyane d’alimenter en énergie renouvelable les deux tiers de ses ménages ainsi que le tissu économique du littoral (soit entre 60 et 70% des besoins guyanais). Son lac de retenue mesure quelques 365 km² : des mensurations qui en font le plus grand lac de ce type en France (il est plus étendu que la ville de Paris). EDF estime que le barrage permet d’éviter la consommation de 120000 tonnes de fioul par an.

 

Unité de production électrique et laboratoire scientifique

Dès les premiers coups de pioche du chantier du barrage, EDF et le bureau d’étude privé Hydréco ont mis en place le Laboratoire Environnement de Petit Saut. Une structure donc l’activité sera complétée, au début des années 1990, par la création du Comité scientifique du barrage de Petit Saut, en charge de piloter l’ensemble des activités scientifiques et le suivi écologique de la retenue. Les activités scientifiques développées autour du projet du barrage du Petit Saut ont ainsi permis d’apporter des connaissances inédites sur l’empreinte environnementale d’un ouvrage de ce type.

En tout premier lieu, des études ont été menées en aval de la construction du barrage afin d’évaluer et de minimiser l’impact du projet sur les divers écosystèmes concernés (fleuve, écosystème forestier…). Mais le barrage du Petit Saut a surtout permis de constituer une solide base de connaissances au début des années 1980, période où ont été menées de nombreuses études (archéologiques, écologiques, inventaires de la faune et de la flore…) afin d’évaluer les conséquences sur le milieu naturel de la création d’un barrage en région tropicale.

Crédit photo : Roger Le Guen

Rédigé par : La Rédaction

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