Le mix éléctrique de l'Égypte : les énérgies fossiles en hausse - L'EnerGeek

Le mix éléctrique de l’Égypte : les énérgies fossiles en hausse

Exploring CairoEn vue de répondre à une demande énergétique croissante, la production d’électricité en Égypte provient essentiellement des énergies fossiles, avec le gaz naturel comme principale source. En 2011, les centrales thermiques ont ainsi fourni plus de 90% de la production électrique du pays. Les énergies renouvelables apportaient quant à elles la part restante, principalement grâce à l’hydroélectricité. Alors que l’Égypte envisage l’installation d’une première centrale nucléaire, certains projets sont toutefois à mettre au profit du développement des énergies renouvelables, notamment dans la filière éolienne.

 

[stextbox id=”info”]Les énergies fossiles privilégiées pour augmenter la production…[/stextbox]

Dans un contexte de forte croissance économique et démographique, la production électrique a considérablement augmenté en Égypte ces dernières années. En 2001, les infrastructures du pays ont produit 83,1 TWh d’électricité. Dix ans plus tard, en 2011, elles en ont fourni presque le double avec 151,4 TWh. Le taux de croissance annuel moyen de la capacité de production entre 2001 et 2011 a été de l’ordre de 6,2%, et cette tendance se confirme chaque année : la hausse de 3,5% entre 2010 et 2011 l’illustre. Fin 2010, l’Égypte disposait d’une capacité installée d’environ 25.000 MW.

Ce sont cependant principalement les combustibles fossiles qui ont été sollicités. Le pays a en effet augmenté considérablement sa production d’électricité d’origine thermique. Cette dernière s’est élevée à environ 136,5 TWh en 2011 soit plus de 90% de la production totale d’électricité du pays, contre 82% en 2010 avec environ 67,9 TWh d’électricité produits.

 

[stextbox id=”info”]… au détriment des énergies renouvelables[/stextbox]

Ces dernières années, les énergies fossiles ont donc été privilégié pour pouvoir répondre à la demande énergétique croissante, au détriment des énergies renouvelables, plus chère à développer.

De ce fait, la part dans la production électrique totale des énergies renouvelables est chaque année à la baisse en Égypte. En 2011, Elle représentait environ 10% de la production électrique totale alors qu’en 2001, elle s’élevait à plus de 18%. Contrairement aux énergies fossiles, la production d’électricité d’origine renouvelable n’a pas augmentée  : -0,1 % entre 2001 et 2011, avec la fourniture de 15,1 TWh et 14,9 TWh d’électricité respectivement.

L’hydroélectricité s’impose comme la première source renouvelable du pays. Grâce à une capacité installée de 2.800 MW, plus de 90% de la production d’électricité issue des filières renouvelables provient de centrales hydrauliques. En 2011, c’est près de 13,5 TWh d’électricité qui a ainsi pu être produit. Le développement de la filière hydraulique s’avère toutefois aujourd’hui très limité, les sites encore exploitables étant peu nombreux.

Bien que le pays dispose d’un important potentiel solaire, cette énergie reste peu utilisée pour produire de l’électricité. La centrale hybride gaz-solaire de Kuraymat, située près de la capitale demeure l’unique importante infrastructure solaire du pays. D’une capacité solaire installée de 20 MW, pour une puissance totale de 140 MW, elle a été mise en service en 2011.

 

[stextbox id=”info”]Une filière éolienne qui devrait se développer[/stextbox]

Le pays a décidé d’avoir recours à l’éolien. L’Égypte s’est d’ailleurs donné comme objectif pour 2020 de produire 20% de son énergie à partir des filières renouvelables : 12% à partir de l’éolien et 8% grâce à l’hydroélectricité.

En 2011, la part de l’éolien représentait pourtant moins de 1% de la production électrique totale avec 1,3 TWh et une capacité totale installée de 550 MW, la majeure partie de cette énergie étant produite grâce au parc éolien de Zafarana, la seule importante infrastructure du pays (capacité installée de 545 MW).

Cependant, l’Égypte dispose d’un potentiel éolien très important. Les abords de la Mer Rouge, et du Golfe de Suez notamment, seraient suffisamment ventées pour permettre la construction de plus de 7.000 MW. En y installant les infrastructures adaptées, l’Égypte aurait donc la possibilité de parvenir à son objectif de développer la filière éolienne pour 2020 et ainsi produire davantage d’électricité a partir d’énergies renouvelables.

De nombreux parcs éoliens sont donc en projet en Égypte. Mais les événements politiques récents ont ralenti considérablement la concrétisation de ces projets. Le nouveau gouvernement tente cependant de relancer la dynamique de construction de parcs éoliens.

 

[stextbox id=”info”]Une centrale nucléaire en projet[/stextbox]

Il en va de même pour la construction d’une première centrale nucléaire qui est en projet depuis de nombreuses années. Un appel d’offres doit être lancé en janvier 2014 afin  qu’une installation de ce type soit bâtie prochainement à Dabaa, non loin de la côte méditerranéenne. Initialement, avant l’abandon (une nouvelle fois) du projet lors la chute du président Hosni Moubarak en 2011, la future centrale devait posséder une capacité installée d’environ 1000 MW et être mise en service pour 2019.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Les ambitions nucléaires de l’Egypte ont commencé avec un premier programme en 1954. Un premier réacteur nucléaire a été proposé en 1964, sans suite.

    En 1983, le site de El Dabaa a été choisi pour recevoir un réacteur nucléaire. Mais aussi bien une forte opposition locale que diverses vicissitudes ont fait que rien n’a été fait.

    Aujourd’hui, les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire sont en mesure de concurrencer le nucléaire, encore plus en Egypte que dans d’autres pays.

    http://energeia.voila.net/electri2/mediterranee.htm

    Une solution d’application immédiate et beaucoup moins coûteuse que les projets technocratiques de centrales nucléaires dans dix ans.

    En plus du solaire photovoltaïque classique, que l’on peut mettre partout, le photovoltaïque à concentration (Soitec) est bien adapté et l’on peut ajouter du solaire thermodynamique avec stockage intégré de l’énergie tout le long du Nil.

    Pour l’éolien, le facteur de charge est supérieur à 50% au bord de la mer Rouge, comme à Hurghada ou Zafarana dans le golfe d’El Zayt.

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