Symbole d’un parc de production thermique renouvelé à la fois moderne et écologiquement responsable, la nouvelle centrale à cycle combiné au gaz de Bouchain (Nord) a démarré ses premiers tests.
C’est une première. La centrale thermique nouvelle génération, qui participera largement au processus de transition énergétique, témoigne de la volonté du groupe EDF de recourir aux meilleures technologies disponibles pour accroître l’efficacité énergétique du parc thermique français.
Optimiser les performances techniques et l’efficacité énergétique
Le secteur énergétique est confronté de nos jours à de nouveaux enjeux : diversifier les sources d’énergie, améliorer l’efficacité énergétique et intégrer, à tous les niveaux, les préoccupations environnementales. L’exploitation du charbon et du gaz, qui assurera une partie de la croissance des besoins énergétiques au cours des prochaines décennies, n’échappe pas à la règle et évolue progressivement pour répondre à ces nouvelles exigences.
En France, le groupe EDF, premier fournisseur d’électricité, prépare cette transition depuis plusieurs années. Il adapte ses outils de production thermique aux nouvelles réglementations européennes en matière d’émissions industrielles en vigueur à compter du 1er janvier 2016. La modernisation du parc prévoyait pour cela dès 2005 la déconstruction de 7 des 10 unités de production au charbon détenues par le groupe EDF, et la modernisation des trois tranches restantes dans le cadre du programme charbon 2035.
Alors que les 5 dernières tranches de 250 MW ont été définitivement mises à l’arrêt en avril dernier à La Maxe (Moselle), Vitry (Val-de-Marne), et à Bouchain, les unités de production de Cordemais (Loire-Atlantique) et du Havre (Seine-Maritime) font l’objet depuis plusieurs mois déjà d’un programme de rénovation et de modernisation leur permettant d’augmenter leurs performances techniques et environnementales, et de prolonger leur durée de vie (ou de fonctionnement) jusqu’en 2035.
Des nouveaux moyens de production plus propres
En parallèle, pour compenser, le groupe français a mis en service 1000 MW supplémentaires en turbines à combustion depuis 2008 et trois Cycle Combiné au Gaz naturel (CCG) pour un total de 1360 MW. La particularité de ces centrales CCG est de brûler du gaz naturel pour générer de l’électricité, tout en récupérant les vapeurs émises pour qu’elles produisent, à leur tour, de l’électricité.
Initiée dans le cadre de ce programme de modernisation, une quatrième centrale CCG de 575 MW remplacera dès 2016 l’ancienne usine à charbon de 250 MW de Bouchain dans le nord. Une façon pour l’exploitant de maintenir l’activité économique et les emplois de la région Nord-Pas-de-Calais tout en améliorant significativement le bilan carbone de son exploitation.
La turbine dernière génération développée par le groupe américain General Electric (GE) lui permettra en effet d’afficher des caractéristiques de production très avantageuses. Avec un rendement record de 61 % (37 % pour une centrale charbon classique), une montée en puissance deux fois plus rapide et de très faibles émissions de gaz polluants, à savoir, deux fois moins de CO2, trois fois moins de dioxyde de soufre et vingt fois moins d’oxyde d’azote, les performances à la fois techniques et environnementales de ce CCG apporteront un plus certain au mix énergétique français.
Au total, la turbine 9HA, dont la mise au point aura coûté près d’un milliard de dollars à GE, permettra à EDF d’économiser 6,4 millions de mètres cubes de gaz par an. Cette première mondiale participe à l’amélioration du bilan carbone du parc thermique d’EDF.
Un rôle à jouer dans la transition énergétique
La rénovation des centrales au charbon les plus récentes, l’arrêt définitif des sites les plus anciens et la construction de moyens de production plus propres et plus efficients, auront permis jusqu’à présent de diminuer de 30 % le contenu en CO2 du kWh produit par le parc thermique depuis 1990. Ces moyens de production neufs ou rénovés constituent par ailleurs un atout important pour faire face à l’intermittence des énergies renouvelables dont la croissance s’accélère.
En effet, les centrales de production thermique jouent un rôle déterminant dans la sécurisation de l’approvisionnement électrique et permettent d’adapter dans les meilleurs délais la production aux fluctuations de la demande d’électricité. Le parc thermique reste à cet égard un contributeur important au projet de transformation du groupe, qui prévoit notamment l’augmentation significative de la part des renouvelables intermittentes dans le mix électrique français.
Précisons ici que les moyens de production thermique ne représentent que 2 % du mix énergétique français et sont principalement utilisés pour répondre aux fluctuations de la demande d’électricité.