La Chine a fait un grand pas en avant dans le monde de la métallurgie avec une nouvelle technologie pour fabriquer du fer. Après plus de dix ans de recherche, cette méthode innovante, appelée « flash iron making » ou « fabrication rapide de fer », est sur le point de transformer complètement le secteur grâce à sa rapidité et son efficacité inégalées. Mais ce n’est pas tout : cette innovation pourrait aussi avoir des répercussions importantes sur l’économie et l’environnement, surtout dans un pays comme la Chine qui dépend beaucoup des importations de minerais.
Une méthode qui décoiffe
Le principe de cette nouvelle technologie ? Injecter de la poudre de minerai de fer finement broyée dans un four ultra-chaud. Les ingénieurs décrivent la réaction chimique qui s’ensuit comme « explosive », produisant un flot continu de fer liquide rouge vif et incandescent. Ces gouttelettes peuvent être directement coulées ou transformées en acier d’un seul coup, simplifiant considérablement le processus traditionnel.
D’après les détails partagés par le professeur Zhang Wenhai et son équipe dans la revue Nonferrous Metals, cette technique permet de boucler le processus en seulement trois à six secondes, contre cinq à six heures avec les méthodes classiques. On parle d’une vitesse 3 600 fois plus rapide ! En plus, ça marche super bien même avec des minerais à faible ou moyen rendement.
Cette technologie pourrait bouleverser l’industrie sidérurgique chinoise. Aujourd’hui, la Chine importe beaucoup de minerais à haut rendement d’Australie, du Brésil et d’Afrique. Avec cette nouvelle méthode, on peut améliorer l’efficacité énergétique de plus d’un tiers tout en se passant complètement du charbon. C’est pile-poil ce qu’il faut pour atteindre les objectifs nationaux vers une réduction quasi nulle des émissions de CO2.
La capacité sidérurgique chinoise est déjà gigantesque par rapport au reste du monde combiné, ce qui donne au pays un gros avantage dans des secteurs clés comme le rail à grande vitesse, la construction navale et l’automobile. Mais les vieilles méthodes dépendent encore beaucoup du coke dérivé du charbon, posant un vrai problème environnemental.

Comment ils ont fait : innovations et défis
Pour relever ces défis techniques, l’équipe menée par Zhang a développé une lance à vortex capable d’injecter jusqu’à 450 tonnes de particules de minerai par heure. Un réacteur équipé de trois lances peut produire 7,11 millions de tonnes de fer chaque année ! Cette innovation est déjà passée en production commerciale – un véritable tournant pour le secteur.
Le concept initial vient des États-Unis mais Zhang et son équipe ont perfectionné une technologie pour produire directement du fer liquide. Après avoir décroché un brevet en 2013, ils ont passé dix ans à peaufiner cette méthode pour qu’elle soit prête pour le marché.
Quel avenir après ce succès ?
Les tests en labo et pilotes ont montré que ça marchait vraiment bien avec un taux de réussite supérieur à 80 %, selon les chiffres officiels chinois. Comme le souligne Zhang : « Les tests en laboratoire et pilotes ont confirmé la faisabilité de ce processus ». Ce succès pave la voie vers une adoption plus large et pourrait pousser d’autres pays à essayer des technologies similaires pour booster leur efficacité industrielle tout en réduisant leur empreinte carbone.
Cette percée place la Chine au premier rang d’une possible révolution industrielle qui pourrait non seulement redéfinir son industrie sidérurgique mais aussi influencer les pratiques mondiales vers des solutions plus durables et efficaces.
En savoir plus : SCMP