La fin des voitures thermiques en 2035 : mythe ou réalité pour l’Europe ?

Publié le

Écrit par :

Gabin Mouvel

Temps de lecture: 3 minutes

L’industrie automobile européenne se trouve à un tournant historique. La transition vers les véhicules électriques s’accélère, bousculant les modèles économiques ...

Fin Voitures Thermiques 2035 Mythe Realite Leurope
La fin des voitures thermiques en 2035 : mythe ou réalité pour l’Europe ? - © L'EnerGeek

L’industrie automobile européenne se trouve à un tournant historique. La transition vers les véhicules électriques s’accélère, bousculant les modèles économiques établis et soulevant de nombreuses interrogations. Entre ambitions écologiques et réalités économiques, l’Europe doit relever un défi de taille : mettre fin aux ventes de voitures thermiques neuves d’ici 2035. Examinons les enjeux et les obstacles de cette révolution annoncée.

Le défi européen : une course contre la montre

L’Union européenne a fixé un objectif ambitieux pour 2035 : l’arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs. Cette échéance, qui semblait lointaine il y a quelques années, apparaît aujourd’hui comme un véritable défi pour l’industrie. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a récemment appelé les constructeurs à accélérer la cadence.

Pour atteindre cet objectif, l’Europe doit surmonter plusieurs obstacles majeurs :

  • Le développement rapide des infrastructures de recharge
  • La sécurisation des approvisionnements en batteries et matières premières
  • La formation des travailleurs aux nouvelles technologies

Toutefois, certains pays, comme l’Italie, commencent à émettre des réserves. Les ministres italiens plaident pour avancer la clause de revoyure sur l’arrêt des moteurs thermiques de 2026 à 2025, arguant qu’une « vision pragmatique » est nécessaire pour éviter l’échec d’une approche jugée trop « idéologique ».

La concurrence chinoise : une menace pour l’industrie européenne

La montée en puissance de l’industrie automobile chinoise représente un défi majeur pour les constructeurs européens. Pékin a pris une avance considérable dans la production de véhicules électriques abordables, mettant sous pression les acteurs historiques du Vieux Continent.

Face à cette menace, l’Union européenne a décidé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures électriques chinoises. Cette mesure a provoqué la colère de Pékin, prêt à négocier pour éviter une guerre commerciale.

Le plus lu  Carburants : prix de l'essence et du gazole en début de semaine
Fabricant Nouvelle taxe Total (avec 10% de base)
BYD 17% 27%
Geely 18,8% 28,8%
SAIC 35,3% 45,3%

Ces mesures protectionnistes soulèvent des questions sur la compétitivité à long terme du secteur automobile européen. L’enjeu est de taille : l’Europe sera-t-elle capable de produire des voitures électriques abordables « made in EU » pour concurrencer les modèles chinois ?

Les constructeurs européens face à la tempête

La transition vers l’électrique ne se fait pas sans heurts pour les constructeurs historiques. Le groupe Volkswagen, géant européen de l’automobile, traverse actuellement une période difficile. Confronté à une baisse des ventes globales et à une concurrence accrue sur le segment électrique, le constructeur allemand cherche des solutions pour éviter la fermeture d’usines.

Les négociations avec les syndicats sont tendues. L’une des pistes envisagées est le passage à la semaine de quatre jours dans certaines usines. Cette mesure permettrait d’éviter des licenciements massifs, mais témoigne des difficultés d’adaptation du secteur.

Face à ces défis, Mario Draghi, ancien Premier ministre italien mandaté par la Commission européenne, a récemment appelé à la rédaction d’un « plan d’action industriel pour le secteur » automobile. Ce plan devrait aborder plusieurs aspects cruciaux :

  1. Le soutien à l’innovation et à la R&D dans les technologies de batteries
  2. Le développement d’une filière européenne de production de batteries
  3. L’accompagnement des sous-traitants dans leur transition
  4. La formation et la reconversion des travailleurs du secteur

Vers un avenir électrique : les défis à relever

La route vers un parc automobile 100% électrique est encore longue et semée d’embûches. Entre l’urgence climatique qui pousse à accélérer et les réalités économiques et sociales qui incitent à la prudence, l’équilibre est délicat à trouver.

Le plus lu  Les prix de l’essence et du gazole pour cette semaine : voici les derniers chiffres

Le sommet prévu le 25 septembre en Hongrie sera l’occasion pour les pays européens de confronter leurs visions et, peut-être, de trouver un compromis. L’industrie automobile européenne est à un tournant de son histoire. Sa capacité à relever le défi de l’électrification tout en préservant sa compétitivité et ses emplois déterminera en grande partie l’avenir industriel du continent.

Les automobilistes européens sont au cœur de cette révolution. Leurs choix de consommation, leurs attentes en termes de mobilité et leur sensibilité aux enjeux environnementaux façonneront le paysage automobile de demain. La transition vers les voitures électriques en Europe est lancée, mais son rythme et ses modalités restent à définir dans les mois et années à venir.

Laissez un commentaire

Vous aimez cet article ? Partagez !

Avatar
À propos de l'auteur :
Gabin Mouvel

Vous aimerez aussi :


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.