L'Australie envisage de taxer l'injection d'électricité solaire sur le réseau quand il n'en a pas besoin - L'EnerGeek

L’Australie envisage de taxer l’injection d’électricité solaire sur le réseau quand il n’en a pas besoin

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Ce lundi 5 avril 2021, la Commission Australienne du marché de l’énergie (AEMC) a présenté un éventail de solutions pour faire face, en période de pointe de production électrique, au trop-plein d’électricité photovoltaïque injectée par des particuliers. La commission propose ainsi de taxer cette injection, pour inciter fortement les particuliers à s’équiper de batteries et s’adapter ainsi aux besoins du réseau.

En Australie, 20% des foyers disposent de panneaux photovoltaïques en toiture, ce qui pose des contraintes sur le réseau électrique en cas de pointe de production

En Australie, le trop grand nombre de foyers équipés de panneaux photovoltaïques en toiture commence à poser des problèmes au réseau électrique local. Aujourd’hui, 20% des ménages australiens possèdent un tel équipement, soit 2,6 millions de foyers. Au quatrième semestre 2020, l’énergie solaire a ainsi fourni 100% des besoins en électricité de l’Australie du Sud, selon l’opérateur national AEMO.

Mais cette situation tend à poser de graves problèmes de stabilité au réseau électrique australien en période de fort ensoleillement et donc de forte production électrique. Actuellement, les foyers australiens sont rémunérés (entre 6 et 15 cents australiens le kWh selon les Etats et les opérateurs) quand ils injectent de l’électricité dans le réseau.

Dans le même temps, l’Australie dispose de nombreuses centrales photovoltaïques de grande capacité. Et même si le pays dispose de larges fermes de batteries, en cas de fort ensoleillement, ces batteries sont toutes pleines vers midi. Dès lors, ces injections issus des panneaux des particuliers « entraînent des pics de tension qui peuvent endommager le réseau et les équipements et entraîner une surcharge thermique des transformateurs», s’inquiète Energy Networks Australia, le syndicat australien de l’industrie du transport et de la distribution d’électricité.

En Australie, le régulateur du marché de l’énergie propose de taxer l’injection d’électricité sur le réseau en cas de pointe de production

Or, répondre à cette surcharge en construisant de nouvelles infrastructures pèserait sur la facture énergétique de tous les foyers, y compris ceux qui ne sont pas équipés de panneaux solaires. Dès lors, la société de distribution d’électricité SA Power Networks et plusieurs groupes de protection sociale ont proposé de mettre en place une nouvelle tarification pour les particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque. Le but ? Les inciter à n’injecter de l’électricité sur le réseau que s’il en a vraiment besoin, et de s’équiper de batteries pour pouvoir gérer eux-mêmes leur propre flexibilité.

Dans un rapport publié ce 5 avril 2021, la Commission Australienne du Marché de l’Energie (AEMC) propose d’aller encore plus loin, et de taxer les foyers en cas d’injection d’électricité sur le réseau en Australie quand ce n’est pas nécessaire.

Benn Barr, le directeur général de la commission, affirme que, pour un particulier équipé de panneaux photovoltaïques, cette nouvelle réglementation réduirait le gain moyen de seulement 70 dollars australiens par an (45 euros) ; le bénéfice moyen resterait de 900 dollars (581 euros). Cette nouvelle donne permettrait aussi de réduire la facture d’électricité des 80% de foyers ne disposant pas de panneaux photovoltaïques.

Selon l’AEMC, cette solution devrait inciter les particuliers disposant déjà de panneaux de s’équiper d’un système de stockage par batteries, afin d’adapter en temps réel leur injection aux besoins du réseau. De plus, en réduisant fortement les contraintes pendant les heures de pointe, cette solution ouvrirait la voie à l’injection de davantage d’électricité photovoltaïque issue des particuliers en période de forte consommation. Cette réglementation permettrait donc à davantage de foyers de s’équiper de panneaux photovoltaïques sans risques pour la stabilité du réseau électrique.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Et pourquoi pas, en // de batteries, AUSSI envisager le PtoG, càd de produire de l’Hydrogène avec les excédents d’ENR aux heures les plus ensoleillées, en mettant en oeuvre des électrolyseurs.
    L’H2 ainsi produit pourrait:
    -,1) être utilisé comme tel ds les industries qui en ont besoin (en lieu et place du H2 gris produit à partir de méthane fossile, où pour 1 T de H2 produit on émet 10 T de CO2!))
    -2) être utilisé pour du stockage EnR sous forme d’H2, ou de BioMéthane produit par méthanation en combinant du H2 produit avec du CO2 généré par des process “sâles’
    -3) être utilisé pour la mobilité de véhicules électriques (trains, PL , Bus ou VL) en remplaçant ou suppléant les batteries avec 1 réservoir d’H2 + PAC (pile à combustible), en ne produisant que de l’eau, donc ni GES ni µ-particules.
    La vision australienne parait un peu étroite et timorée si leur seule réponse consiste à Taxer les producteurs l’élec PV, petits et grands.
    May be !
    Salutations
    Guydegif(91)

    Répondre
  • On peut dire que ce n’est qu’un effet de surprise du à l’imprévoyance et c’est peut-être même un sorte de coup de com car en vérité la pointe du besoin est dans la journée lorsque l’activité économique est au plus haut et donc la plus consommatrice, alors cela veut dire qu’ils ont déjà convertit toute l’activité industrielle à l’électrique et que leur mixe énergétique correspond à leur mixe électrique et je n’en crois rien, ou alors ce n’est que le WE quand l’activité économique est presque nulle que ce produisent ces excédents et dans ce cas le problème peut se résoudre facilement par déconnexion systématique les WE des fournitures venant des particuliers qui peuvent aussi déconnecter leurs PPV plutôt que de risquer de payer l’injection sur réseau.
    N’importe quel générateur d’électricité peut être déconnecté d’une charge sans que cela nuise à sa santé.

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