Fusion nucléaire : le tokamak sud-coréen KSTAR bat un record - L'EnerGeek

Fusion nucléaire : le tokamak sud-coréen KSTAR bat un record

fusion nucleaire tokamak sud coreen kstar record - L'Energeek

Les recherches sur la fusion nucléaire se poursuivent dans le monde. Après le lancement d’un tokamak chinois et en attendant l’achèvement du réacteur international ITER, en France, les équipes du tokamak KSTAR, en Corée du Sud, viennent d’annoncer qu’elles avaient battu un record. Leur « soleil artificiel » a réussi à maintenir une température de 100 millions de degrés durant 20 secondes. Encore insuffisant pour envisager une production d’énergie à court terme, mais très prometteur.

KSTAR maintient du plasma à 100 millions de degrés pendant 20 secondes

Début décembre 2020, la Chine a mis en service son premier tokamak, cette chambre à vide entourée d’aimants supraconducteurs pouvant d’atteindre des températures jusqu’à 150 millions de degrés, qui permet la fusion nucléaire contrôlée. Cette technologie de production d’énergie est extrêmement prometteuse, mais est encore très loin d’avoir atteint son seuil de rentabilité. Pour l’heure, l’énergie nécessaire à réaliser cette fusion est toujours nettement supérieure à l’énergie produite.

Mais, attendant la mise en service, en 2025, du tokamak du projet international ITER, dans les Bouches-du-Rhône, qui devrait marquer un spectaculaire saut quantitatif, la recherche mondiale se poursuit. L’Institut sud-coréen de recherche sur l’énergie de fusion a ainsi récemment annoncé avoir atteint un record historique.

Le tokamak sud-coréen KSTAR est en effet parvenu à maintenir durant 20 secondes un plasma en fusion à plus de 100 millions de degrés (soit 7 fois la température au centre du soleil). Certes, le dernier tokamak du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), WEST, a réussi à maintenir du plasma en fusion pendant 1 000 secondes, ce qui est un autre record. Mais à une température du « seulement » 60 millions de degrés.

La fusion nucléaire encore loin d’un coefficient d’amplification convaincant

Or, “il faut des températures de l’ordre de 150 millions de degrés pour que la fusion soit intéressante et espérer avoir un coefficient d’amplification performant”, pointe Sylvie Gibert, chargée de communication à l’IRFM, l’Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique du CEA.

Le coefficient d’amplification correspond au rapport entre la puissance générée par la fusion et la puissance nécessaire à maintenir le plasma en fusion. L’équipe de KSTAR ambitionne de maintenir cette température de 100 millions de degrés pendant 300 secondes à horizon 2025.

Les innovations apportées par l’équipe sud-coréenne ne profiteront pas directement à l’architecture du projet ITER (dont la Corée du Sud est partenaire), car les composants de KSTAR sont en carbone, là où ITER a choisi de privilégier le tungstène. Le carbone tend à limiter les impuretés dans le plasma, mais il a tendance à retenir le tritium, élément clé du combustible nucléaire utilisé pour la fusion. Pour autant, les retours d’expérience de KSTAR vont bien entendu soutenir la recherche mondiale sur cette technologie.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
mar 21 Juin 2022
Le fonctionnement des centrales nucléaires n'est que très peu affecté en cas de canicule. Et lorsque leur puissance est modulée à la baisse, c’est avant tout par souci de préservation de l’environnement. Explications. C’est la plus grande centrale nucléaire des…
lun 5 Déc 2022
Lundi 5 décembre matin, plusieurs membres du gouvernement ont investi les plateaux télé ou radio pour dire que finalement, le risque de coupures de courant n’était qu’une hypothèse de « dernier recours ». Un élément de langage que l’on a retrouvé dans…
ven 3 Fév 2023
Un « Conseil de Politique Nucléaire » se tenait vendredi 3 février à l’Élysée, sous la présidence d’Emmanuel Macron. Objectif : relancer la filière, et planifier à long terme. Un an après le discours de Belfort, ou le chef de l’Etat…
ven 20 Oct 2023
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, était "L'invitée politique" sur Sud Radio, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 20 octobre 2023, dans “L’invité politique”. L'annonce de la réforme de la tarification énergétique européenne marque un tournant dans…

COMMENTAIRES

  • Fission, fusion, chimie des batteries, aéronautique….
    Les asiatiques rattrapent voire dépassent les occidentaux sur tous les plans.

    Pendant ce temps, en absurdistan, RTE vous explique qu’il faut eviter de trop tirer sur le réseau pour éviter un black out.
    Alors que l’on a besoin de courant pour répondre à la demande du chauffage électrique, les éoliennes et panneaux solaire payé à grand renfort se subvention publique ne produisent quasiment rien !!!
    Le parc nucléaire est quasiment poussé à fond avec un F.C à 82% mais cela ne suffit plus car il doit cette année se passer des 2 réacteurs de Fessenheim.
    Résultat, ce sont des centrales à gaz et au charbon qui assurent la pointe de la production.

    La brillante Mme Pompili vous explique que c’est la faute de ces salauds de Français qui habitent dans des passoires énergétique et qui ne fond pas de travaux d’isolation.

    Comme d’habitude, les politiques fond de la merde et après ils se défaussent sur Pierre, Paul, Jacques….

    Pathétique…..

    Répondre
  • Rattraper un retard ou battre un record dans un domaine futile ne présente aucun intérêt.

    Le nom de tokamak est d’origine russe et le premier tokamak date du début des années 1950. Depuis, plusieurs versions ont été expérimentées dans divers pays. Le jour où ce genre de réacteur nucléaire produira plus d’électricité qu’il n’en consomme se fait attendre depuis 70 ans.

    En France, le projet ITER n’est qu’une des versions en cours de construction d’un tokamak expérimental.

    Trois prix Nobel de physique, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak (français) et Masatoshi Koshiba (japonais), ainsi que d’autres physiciens de haut niveau, ont dès le début critiqué le projet ITER, très coûteux et faisant face à des problèmes scientifiques et technique insurmontables.

    Projet par ailleurs sans aucune perspective économique si ses successeurs arrivaient un jour (à la fin du siècle) à produire plus d’énergie qu’ils n’en consommeraient. ITER en lui-même n’est pas destiné à produire de l’électricité mais seulement à faire des expériences. Un second réacteur de recherche doit le suivre, puis un prototype, avant d’arriver à une éventuelle phase industrielle.

    Bien avant cela, les énergies renouvelables seront devenues si abondantes et à faible coût, y compris en y ajoutant une partie stockage, que la fusion aura été reléguée au musée des projets coûteux et inutiles.

    Répondre
  • Les attaques hargneuses et puériles d’un individu mal élevé n’apportent rien au débat.

    L’absurdité, c’est bien le chauffage électrique qui consomme à lui seul 25% à 30% de l’électricité, selon les semaines, lorsqu’il fait froid en hiver. Cela oblige à sur-dimensionner aussi bien les réseaux que les capacités de production.

    Plus que dans tout autre pays, le chauffage électrique pose des problèmes avec une puissance soutirée qui augmente de 2.400 MW pour chaque degré de température en moins.

    Un facteur de charge de 82% pour du nucléaire, c’est vraiment minable et il n’y a guère que la France (et le Japon actuel) pour faire aussi mal. En fait, en décembre 2020, le facteur de charge du nucléaire français n’a été que de 75,1%. Celui de l’éolien avec 33% a été convenable et supérieur à celui de l’hydraulique.

    La progression des énergies renouvelables a déjà permis de remplacer l’électricité que produisait Fessenheim. L’éolien et le solaire a eux seuls ont vu leur production annuelle passer de 33,1 à 45,6 TWh entre 2017 et 2019 : 12,5 TWh de mieux en deux ans. C’est davantage que la production moyenne de 10,4 TWh par an de Fessenheim sur dix ans.
    En 2020, éolien et solaire ont produit 52,1 TWh (6,5 TWh de mieux qu’en 2019).

    Le nucléaire n’a produit que 335,1 TWh en 2020 et il faut remonter à 1992 pour trouver une production plus faible à 322 TWh. Depuis son maximum en 2005 avec 430 TWh, le nucléaire n’a plus jamais approché cette valeur.

    Répondre
  • Fessenheim en 2019 n’a produit “que” de 12,32 TWh (2019) avec un facteur de charge de 79,9 %
    EDF se paye notre tête !

    Répondre
  • “L’absurdité, c’est bien le chauffage électrique qui consomme à lui seul 25% à 30% de l’électricité, selon les semaines, lorsqu’il fait froid en hiver. Cela oblige à sur-dimensionner aussi bien les réseaux que les capacités de production ”

    Comme l’éolien et le solaire ne sont pas capable d’alimenter le chauffage électrique, ça veut dire que le problème c’est le chauffage électrique.
    Super conclusion. Bravo !!!

    Alors c’est quoi la solution pour se chauffer sans émettre de CO2 ?
    Hein le génie…..? c’est surement mieux de se chauffer au fioul, au gaz, ou au charbon ?

    ” L’éolien et le solaire a eux seuls ont vu leur production annuelle passer de 33,1 à 45,6 TWh entre 2017 et 2019 : 12,5 TWh de mieux en deux ans. C’est davantage que la production moyenne de 10,4 TWh par an de Fessenheim sur dix ans.”

    Comparaison foireuse.
    Pour Fessenheim, on a la certitude que chaque kwh produit l’a bien été pour répondre à la demande du réseau.
    Alors que pour le solaire et pour l’éolien, le courant est injecté prioritairement sur le réseau dès qu’elles produisent.
    Même quand personne n’a besoin de leur électricité, celle-ci est rachetée jusqu’a 600 euros du Mwh pour engraisser les rentiers qui possèdent les parcs. C’est 12 fois plus cher que l’électricité qui sort des centrales nucléaires.

    donc NON, les 12,5 Twh de solaire + moulin à vent ne remplacent pas les 10,4 Twh de fessenheim.

    Pour le solaire, le pic de production est en milleu de journée en été.
    En France, les pics de demande est habituellement en hiver en début de matinée et en fin de soirée.
    Cela signifie que ,en gros, le solaire, ne produit quasiment jamais quand on a vraiment besoin(en particulier en hiver). et que quand il se décide à produire, ce sont les autres moyens qui doivent baisser leur production pour lui permettre d’injecter sur le réseau.

    Pour l’éolien, c’est plus aléatoire, mais on a vu récemment, que alors qu’on avait désespérément besoin d’electricité, Eole était au abonné absent….

    Répondre
  • Nous avons entendu toutes les organisations et associations nucléaires nous vanter la résistance du secteur au virus que chacun connait. Sauf que : il y a un problème avec la maintenance et le rechargement du combustible nucléaire.

    Nous le constatons cet hiver, de nombreux réacteurs ne sont pas disponibles. La production d’électricité nucléaire étant en deça des valeurs habituelles, un déséquilibre se crée entre la demande et la fourniture.

    S’il n’y avait aucune éolienne et aucun panneau solaire PV, le déséquilibre serait plus grand encore.

    Lorsqu’un réacteur nucléaire, Flammanville-2 reste arrêté pendant près de deux ans (23 mois), au risque d’être légalement déclaré en arrêt définitif, on peut se poser des questions sur la fiabilité du nucléaire. L’autre réacteur du même site, Flammanvile-1, est en panne depuis plus d’un an sur la même période (déjà 15 mois, problèmes de corrosion).

    La Suède vient d’arrêter un réacteur nucléaire, le quatrième en quatre ans. Cela ne pose pas de problème.

    Maintenant, que l’éolien soit faible pendant quelques jours ne poserait pas de problème si les réacteurs nucléaires fonctionnaient comme dans les années 2000 à 2005.

    En décembre 2020, le facteur de charge éolien a été important (33%), ce qui a permis d’économiser des ressources hydrauliques, en particulier celles de lacs, de STEP et d’éclusée.

    Depuis lundi, ces réserves se reconstituent, en partie grâce à l’éolien, ce qui permet d’assurer les pointes journalières. Le solaire, bien que peu présent en hiver, permet aussi d’économiser les ressources hydrauliques.

    Car on voit bien que ce n’est pas le nucléaire qui augmente sa production de façon adaptée pour participer aux deux pointes de consommation journalières.

    Répondre
  • Quid de la fusion froide ? ….qui semble si prometteuse et pourtant délaissée.
    Le temps (long) de la recherche déborde le temps (court) de nos hommes politiques qui ne jouent jamais leur argent mais uniquement leurs carrières. “Skin in the game” (jouer sa peau) est la marque patente des décideurs.
    Qui connait le stockage de l’énergie avec l’air comprimé ? (www.anthosairpower.com). La production énergétique alternative prend tout son sens !
    Bruno van PETEGHEM
    2001 Goldman Prize

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.