L'impact énergétique du numérique en questions - L'EnerGeek

L’impact énergétique du numérique en questions

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Dans une étude publiée ce 30 octobre 2020, France Stratégie analyse l’impact énergétique total de la technologie numérique dans le monde. Le document additionne d’une part les dépenses énergétiques nécessaires à la production, à l’acheminement et à l’installation des appareils (depuis les briques élémentaires des réseaux numériques jusqu’aux appareils connectés en tout genre, smartphones en tête), d’autre part la consommation électrique des réseaux numériques, des terminaux et des data-centers. Le numérique affiche au final une facture énergétique conséquence, qui plus est en très forte croissance. Pour répondre aux défis climatiques, une prise en compte de ces données est indispensable.

Un usage du numérique et d’Internet en constante augmentation mondiale

L’impact environnemental du numérique est un sujet qui occupe de plus en plus massivement l’espace médiatique et les préoccupations des spécialistes de l’urgence environnementale et climatique. En effet, aucun secteur d’activité ne connaît une telle croissance de sa consommation énergétique.

Pour faire le point sur cet impact, dans tous ses aspects (et pas uniquement la consommation électrique des data-centers), France Stratégie a publié, ce 30 octobre 2020, une étude sur les usages du numérique, au niveau mondial, et leur impact sur l’énergie.

Sa première conclusion est que l’utilisation d’Internet ne cesse de croître. En 2020, 90% des Français sont équipés, 80% l’utilisent quotidiennement, pour un usage total moyen de 21 heures par semaine. Au niveau mondial, le nombre d’internautes a atteint 51,2% de la population mondiale soit 3,9 milliards d’individus.

Une tendance lourde, que l’avènement de nouvelles technologies comme la 5G ne devrait faire qu’accentuer. Les analystes prévoient une multiplication par 2 du nombre d’appareils connectés moyens possédés par un habitant de la Terre entre 2018 et 2023, de 2 à 4 (de 8 à 13 en Amérique du Nord), et un triplement de la consommation des data-centers d’ici 2025.

La facture énergétique totale du numérique pèse sur l’urgence climatique

France Stratégie a cumulé l’impact énergétique de l’ensemble du secteur du numérique. L’étude inclue bien évidemment la consommation électrique nécessaire à faire fonctionner les équipements des réseaux numériques (filaires et sans fil), les terminaux (ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés…), et les data-centers.

Mais France Stratégie prend également en compte la production de ces différents outils : extraction des matières premières nécessaires pour les composants, construction de ces équipements en usine, transport de ces équipements (souvent fabriqués en Asie du Sud-Est) et gestion de leurs déchets. Cette production compte ainsi pour plus de 40% de l’impact énergétique du numérique.

Certes, les technologies numériques et l’innovation peuvent être des alliés de la lutte contre le changement climatique, par exemple en améliorant l’efficacité des réseaux d’énergie ou en réduisant la facture énergétique de nombreux usages par une optimisation en temps réel.

Il n’en reste par moins qu’au total, le numérique représentait 3,4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2017, un chiffre qui devrait bondir à 7,6% en 2025. Pour répondre à l’urgence climatique, le secteur doit se repenser de fond en comble. Cela passe essentiellement par deux leviers : une utilisation plus raisonné des outils numériques par les consommateurs finaux (des particuliers aux entreprises) et une conception moins énergivore de ces outils, à tous les niveaux de la chaîne de production.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Et si le numérique n’était pas ce qu’il est aujourd’hui ce que l’on serait obligé de faire pour s’en passer consommerait sans doute plusieurs millions de fois ce qu’il consomme.
    Songez simplement aux déplacements évités, mais c’est loin d’être tout.

    Répondre
  • Il serait fascinant de lire une étude sur le bilan entre le coût énorme des systèmes informatiques, existants ou à venir, et, d’autre part, les (incalculables?) économies qu’ils permettent: communications rapides, déplacements évités, contrôles à distance, automatisation, robotisation… et j’en passe.

    Répondre

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