Initiative des Trois Mers : Washington promet 1 milliard de dollars d'investissements - L'EnerGeek

Initiative des Trois Mers : Washington promet 1 milliard de dollars d’investissements

Mike Pompeo soutient l'Initiative des Trois Mers

Le 15 février dernier, le secrétaire d’état des Etats-Unis, a profité de la Conférence de Munich sur la sécurité pour évoquer l’Initiative des Trois Mers. Les Etats-Unis entendent soutenir ce projet énergétique stratégique pour l’Europe centrale. Washington a même promis d’investir jusqu’à un milliard de dollars. Une promesse qui n’a rien de désintéressé : il s’agit pour les Etats-Unis de contrer la montée en puissance russe sur le marché énergétique de l’Europe.

Mike Pompeo annonce 1 milliard de dollars pour l’Initiative des Trois Mers

La Conférence de Munich sur la sécurité a été l’occasion, en février dernier, d’aborder une question stratégique : la dépendance énergétique des pays d’Europe centrale et de l’Est à l’égard du gaz russe. Dans un effort pour soutenir l’Initiative des Trois Mers, Mike Pompeo a annoncé que Washington allait s’engager pour soutenir financièrement ce projet énergétique. Le secrétaire d’état des Etats-Unis a précisé : “Les Etats-Unis ont l’intention d’accorder jusqu’à 1 milliard de dollars de financement aux pays d’Europe centrale et de l’Est membres de l’Initiative des Trois Mers.” D’après lui, il s’agit d’un “signe de soutien à la souveraineté, la prospérité et l’indépendance énergétique de nos amis européens”. Cet investissement permettra de consolider le projet. Il doit aussi servir d’appel d’air pour attirer de nouveaux investisseurs internationaux. Mike Pompeo l’a expliqué : “Nous voulons galvaniser l’investissement du secteur privé dans leurs secteurs énergétiques.”

L’Initiative des Trois Mers : 12 états européens pour 1 projet commun

Le projet est né en 2016, mais il n’avait alors pas fait grand bruit. L’Initiative des Trois Mers réunit pourtant douze pays membres de l’Union Européenne : Autriche, Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie. Le projet vise à renforcer leur coopération pour l’économie et la sécurité. A ce titre, l”énergie est l’un des principaux enjeux de développement commun.

Pour s’émanciper du gaz russe, les pays membres de l’Initiative des Trois Mers ambitionnent de diversifier leurs sources d’approvisionnement. L’un des projets en développement constituera une nouvelle route d’approvisionnement pour le GNL. Des terminaux maritimes sont en construction en Pologne et en Croatie. Ils seront reliés par un gazoduc pour assurer le transport du gaz.

L’Initiative des Trois Mers peut compter sur un financement à hauteur de 1 milliard d’euros. La Pologne et la Roumanie ont en effet promis de financer le projet pour 500 millions d’euros chacune. En 2019, un fond d’investissement pour l’Initiative des Trois Mers a été créé. Il est ouvert à tous les pays membres du projet ainsi qu’aux investisseurs privés. Le but est de collecter 3 à 5 milliards d’euros pour financer les différents projets de construction, notamment les projets énergétiques. Alors que les investisseurs se montrent pour l’instant frileux, l’annonce du financement américain pourrait changer la donne en attendant le prochain sommet de l’organisation, qui se déroulera le 16 juin prochain en Estonie.

Bras de fer entre les USA et la Russie autour du marché gazier européen

Dans sa déclaration du 15 février dernier, Mike Pompeo a légitimé la décision des Etats-Unis d’investir dans l’Initiative des Trois Mers. D’après lui, il s’agit de “protéger la liberté et la démocratie dans le monde” en favorisant l’indépendance énergétique. Mais les Etats-Unis ont aussi un intérêt direct dans l’affaire. En effet, le marché gazier européen voit s’affronter deux pays producteurs : les Etats-Unis et la Russie.

En 2019, les ventes de gaz américain en Europe ont encore progressé, dopées par la progression du gaz naturel liquéfié. Les seules ventes de GNL ont progressé de 272% entre juillet 2018 et mai 2019. Et ces importations pourraient encore doubler d’ici 2023. Malgré tout, le gaz américain n’est loin d’être en position de monopole sur le marché européen. En 2019, dans onze états membres de l’Union Européenne, le gaz russe représentait 75% des importations de gaz.

L’annonce américaine n’a d’ailleurs rien d’un hasard. Elle intervient alors que le gazoduc russe Nord Stream 2 devrait être inauguré avant la fin d’année 2020. Ce gazoduc est un sujet d’affrontement entre Washington et Moscou. Il va relier la Russie à l’Europe occidentale via l’Allemagne. Le président Trump s’est exprimé à plusieurs reprises contre ce projet qui doublera les quantités de gaz russe exportées vers l’Europe. Washington a même pris des sanctions contre les entreprises qui participent à la construction du gazoduc.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Raison de plus de passer ou renforcer la production nucléaire dans ces pays trop dépendants aux amis “qui vous veulent du bien”

    Répondre
  • Bonjour, des cartes auraient été souhaitables pour visualiser les deux projet concurrents de gazoduc pour alimenter l’Europe.

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