Etats-Unis : l’Etat de Géorgie confirme le projet nucléaire de Vogtle

Etats-Unis : l’Etat de Géorgie confirme le projet nucléaire de Vogtle 

En décidant vendredi 22 décembre 2017, de poursuivre la construction de deux réacteurs nucléaires sur le site de Vogtle, dans le sud-est des Etats-Unis, la Commission des services publics de l’Etat de Géorgie s’est clairement positionnée en faveur d’une industrie quelque peu délaissée par l’administration fédérale. En effet, si le Président américain Donald Trump n’économise pas ses efforts, depuis son investiture, pour impulser le renouveau des énergies fossiles (et du charbon en particulier), l’industrie nucléaire américaine (à l’instar des énergies renouvelables) reste dans le flou et manque de visibilité. Explications.

Les Etats-Unis : premier parc nucléaire au monde

Plus grand parc nucléaire au monde devant la France, les États-Unis comptent actuellement 99 réacteurs en activité représentant près de 20% de la production électrique nationale et plus de 60% de la production d’électricité décarbonée. Grâce à une puissance cumulée de 98,7 GW, le secteur nucléaire américain a généré près de 800 TWh d’électricité en 2016, soit environ 19,5% des besoins en électricité du pays sans émissions de CO2.

Les centrales nucléaires américaines garantissent aujourd’hui près de 60 milliards de dollars au produit intérieur brut des États-Unis tout en maintenant des coûts de production de l’électricité très faibles. Elles assurent plus de 400.000 emplois à temps plein, et éviteraient le rejet annuel de plus de 573 millions de tonnes dans l’atmosphère selon les estimations du cabinet d’étude Brattle Group.

Une industrie en manque de soutien étatique

Mais malgré l’importance que joue actuellement l’énergie nucléaire dans le mix électrique américain, l’administration Trump s’est montrée jusqu’à présent beaucoup plus préoccupée par la relance du charbon que par le maintien de l’atome. La suppression dans la dernière réforme fiscale de crédits d’impôts destinés à la mise en service de nouveaux réacteurs a même entraîné l’arrêt d’un projet en cours sur le site de la centrale de Virgil C. Summer en Caroline du Sud, et suscité l’inquiétude de la filière.

Selon le Département de l’Énergie américain (DOE), les besoins en électricité des États-Unis devraient augmenter de 25 % d’ici 2030, et le pays nécessitera donc l’équivalent de 35 nouvelles centrales nucléaires afin de maintenir les 20% de production d’électricité assurés par l’énergie nucléaire (alors que seuls deux réacteurs sont toujours en cours de construction à l’heure actuelle). Une perspective prometteuse pour l’industrie américaine à condition bien sûr qu’elle soit soutenue et accompagnée par le gouvernement, jusqu’ici peu locace sur le sujet.

Le chantier de Vogtle, symbole d’une « industrie nucléaire américaine propre et fiable »

En attendant, les Etats fédéraux jouent leur rôle et décident à leur échelle de la suite à donner aux projets en cours. La Commission des services publics de Géorgie par exemple a donné vendredi 22 décembre 2017 son accord pour poursuivre la construction des réacteurs Vogtle 3 et 4, le dernier chantier de ce type aux Etats-Unis. Équipés de la technologie AP1000, ces deux nouveaux réacteurs devraient en principe entrer en service d’ici la fin 2022.

« Montrer que nous sommes capables de construire et d’achever des nouvelles centrales nucléaires ici en Amérique va nous aider à garder notre leadership dans une technologie que nous avons inventée », explique à l’AFP Maria Korsnick, présidente du Nuclear Energy Institute à Washington. « La prééminence de l’Amérique dans le secteur de l’énergie nucléaire rend notre pays plus sûr car cela nous permet d’influencer et de contrôler comment cette technologie est utilisée dans le monde », ajoute-t-elle. Cette décision a également été saluée à posteriori par le secrétaire d’Etat à l’Energie, Rick Perry, pour qui le chantier de Vogtle constitue « une étape importante pour l’avenir d’une industrie nucléaire américaine propre et fiable ».

Crédits photo : Georgia Power Company

Rédigé par : La Rédaction

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COMMENTAIRES

  • Les pays du monde entier doivent investir en masse dans la recherche sur la fusion seule solution à mon sens pour l’avenir énergétique du monde entier

    Répondre
  • >USA fuite en avant pathologique.

    >Fission : si cela ne génère pas plus de radioactivité, pourquoi pas ?
    mais c’est improbable, car on le sait depuis Hiroshima,
    la radioactivité ne tue personne nucléolâtres dixint

    Répondre

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