Alors que les centrales nucléaires traditionnelles sont situées dans les terres, généralement près d’un cours d’eau, parfois en bord de mer, une nouvelle technologie est en train de voir le jour : les centrales nucléaires flottantes. Où en sont les recherches ? Quelles en sont les avantages et les perspectives ?
Centrales nucléaires flottantes : quels avantages ?
Si la catastrophe de Fukushima, survenue en 2011, a permis aux opinions publiques à prendre conscience des dangers liés à la production d’énergie nucléaire, eu égard notamment aux risques sismiques, elle est aussi venue rappeler aux Etats et à la communauté internationale la nécessité de repenser la construction et l’exploitation des centrales.
Pour que ces centrales puissent se refroidir, elle doivent avoir un accès abondant à l’eau. Pour cette raison, nombreux sont les réacteurs situés en bord de mer. Cependant, certains sont implantés sur des côtes exposées aux risques sismiques (tremblements de terre, tsunamis).
Afin de réduire ces risques, une solution consisterait à installer les futures centrales nucléaires au large des côtes – généralement très peuplées -, dans les océans. Elles seraient ainsi moins vulnérables aux tremblements de terre, atténués par l’eau de mer, et auraient un accès à l’eau illimité pour alimenter leurs circuits de refroidissement, notamment en cas d’urgence.
Si la question des centrales flottantes se pose aujourd’hui avec acuité, c’est parce que le nucléaire demeure une énergie d’avenir, permettant de répondre aux besoins énergétiques sans cesse croissants des populations sans émettre de gaz à effet de serre. « Plus de 70 réacteurs nucléaires sont actuellement construits, mais ce n’est pas suffisant pour réduire les émissions mondiales de CO2, explique Jacopo Buongiorno, professeur d’ingénierie nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT). La question, c’est : pourquoi n’en construisons-nous pas plus ? »
Les avancées du MIT
Les Russes ont été les premiers à se pencher sur cette nouvelle technologie. Au mois d’avril, Moscou annonçait ainsi la construction – à partir de 2016 – d’une première centrale nucléaire flottante en Sibérie.
Aujourd’hui, c’est le MIT qui s’y intéresse de près. Une équipe de chercheurs a récemment proposé un nouveau concept de centrale offshore. Deux modèles sont développés : le premier mesurerait 45 mètres de diamètre et accueillerait un réacteur d’une puissance de 300 MW ; le second de 75 mètres de diamètre pour une capacité de 1.100 MW. Ces centrales d’un nouveau genre seraient implantées à plus de 12 kilomètres des côtes.
Cette technologie est une combinaison de deux infrastructures : les centrales nucléaires et les plateformes pétrolières offshore. A l’instar de ces dernières, les centrales flottantes seraient en mesure d’accueillir un héliport et une base de vie pour le personnel.
D’après les chercheurs, ces centrales nucléaires flottantes seraient à la fois plus sûres et moins chères que les modèles traditionnels implantés sur terre. Une première étude de marché réalisée dans le cadre de leurs recherches fait état de plusieurs marchés porteurs, tels que le Moyen-Orient ou l’Asie de l’Est et du Sud-est. Cependant, il faudra procéder au cas par cas, tant la rentabilité des équipements demeure dépendante des sites et de leurs contraintes.
Avant d’envisager toute commercialisation à l’échelle industrielle, les chercheurs du MIT s’emploient à affiner leur concept, en prenant soin notamment de déterminer la méthode optimale pour réapprovisionner les centrales en combustible.
Crédit photo : Massachusetts Institute of Technology
Laisser un commentaire