Alors même que des négociations entre l’Iran et les Occidentaux sont toujours en cours autour d’un éventuel programme nucléaire militaire de iranien, un accord vient d’être conclu avec la Russie de Vladimir Poutine. Il prévoit la construction par les Russes de deux réacteurs nucléaires pour la centrale de Bouchehr, sur la côte du Golfe. Un projet qui doit se dérouler sous le contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), selon les autorités russes.
Les entreprises russes et iraniennes Atomenergopoekt (NIAEP) et NPPD (Nuclear Power Production and Development Company of Iran) ont signé le mardi 11 novembre à Moscou un accord qui prévoit la construction de deux nouveaux réacteurs pour la centrale iranienne de Bouchehr. Cette centrale avait déjà été construite par Atomstroïexport, société mère de NIAEP.
L’accord prévoit également la possibilité d’ajouter deux réacteurs supplémentaires, en option. Par ailleurs, un protocole d’intention a également été signé entre les agences publiques russes et iraniennes d’énergie atomique offrant la possibilité de construire quatre autres réacteurs dans d’autres secteurs du pays. Ces réacteurs de fabrication russe sont de type « VVER », c’est-à-dire à eau pressurisée.
Ces accords interviennent dans le cadre d’une série d’accords de coopération entre les deux pays. Un premier réacteur a été livré à la centrale de Bouchehr en septembre 2013.
Le protocole d’accord avec la Russie prévoit que le combustible et les déchets soient fabriqués et traités par les Russes, mais les deux parties étudient la possibilité de produire certains éléments du combustible nucléaire en Iran. Le personnel de la centrale doit être formé par des experts russes pendant deux ans et l’AIEA devrait pouvoir contrôler la construction de la centrale et la fourniture du combustible.
Les occidentaux soupçonnent que le programme nucléaire iranien ait pour finalité de doter le pays de l’arme atomique. Cet accord russo-iranien intervient durant des négociations diplomatiques tendues avec notamment l’Union Européenne, la Chine et les Etats-Unis, qui demandent à l’Iran d’abandonner son programme d’enrichissement d’uranium.
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