Cordemais : un chantier phare de la modernisation du parc thermique - L'EnerGeek

Cordemais : un chantier phare de la modernisation du parc thermique

Cordemais_CentraleEDFDans le cadre de son plan national pour la modernisation des unités de production thermique, le grand chantier de la centrale à charbon EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) démarrera en mars 2015 et nécessitera un investissement de 350 millions d’euros. Une opération qui vise tout d’abord à améliorer les performances et à prolonger la durée de vie de la centrale et de ses deux unités charbon de 600 mégawatts chacune mises en service au début des années 1980.

[stextbox id=”info”]Améliorer les performances et réduire les émissions[/stextbox]

La centrale thermique de Cordemais devrait donc pouvoir fonctionner jusqu’en 2035. C’est en tous le souhait du groupe EDF qui confirme ainsi la nécessité de conserver la centrale thermique la plus puissante de France avec 2.600 mégawatts installés. Si le sort des deux tranches au fioul n’est pas encore scellé (elles fermeront quoi qu’il en soit d’ici 2023 en vertu des futures normes européennes sur les émissions), les  deux unités de production au charbon de 600 MW vont bénéficier d’un programme de modernisation complet.

D’un point de vue technique, les turbines devraient être entièrement démontées afin que soit effectuée une révision complète du rotor et de la partie fixe de l’alternateur, ainsi qu’une rénovation des chaudières. Le dépoussiéreur, qui permet de capter 99,9% des particules de charbon et 90% du dioxyde de souffre sera également rénové. Une nouvelle salle de commande en mode numérique est également prévue pour remplacer la salle de contrôle analogique actuellement en fonctionnement. Ajouté à cela, un investissement de près de trente millions d’euros sera tout particulièrement réservé à l’installation d’une nouvelle salle de pompage dans la Loire, pour protéger au mieux la faune et la flore du fleuve.

L’ensemble de ces aménagements prévus dans le cadre d’un chantier de plus de deux ans sur la période  2015-2016 permettra donc d’améliorer de manière significative ses performances en divisant par deux son taux d’indisponibilité mais également de réduire considérablement son impact environnemental et de respecter ainsi les nouvelles normes d’émissions atmosphériques.

[stextbox id=”info”]Des retombées importantes pour l’économie locale[/stextbox]

De plus, comme l’affirme Denis Florenty, directeur de la centrale électrique, avec plus de 350 millions d’euros d’investissements, le chantier de rénovation de la centrale EDF de Cordemais entraînera  des « retombées directes » et très positives sur l’activité économique locale. En effet, c’est plus de 1500 salariés d’entreprises sous-traitantes qui devraient intervenir sur le site durant ces deux années de travaux, auxquels s’ajouteront bien sûr les 500 salariés du groupe déjà sur place. Pour cela, EDF a fait appel à quatorze entreprises partenaires et attributaires des marchés dont Alstom, Mabris, Clemessy, Howden ou encore Ekium.

Une chance donc pour les entreprises locales qui auront jusqu’à la fin de l’été 2014 pour amorcer la phase de contractualisation. 53 d’entre elles installées en Loire-Atlantique et une basée dans le Morbihan ont déjà participé, le lundi 30 juin dernier, à une “rencontre industrielle Charbon 2035″organisée par EDF et la CCI Nantes Saint-Nazaire et dont l’objectif était de faciliter la prise de contacts entre les entreprises sous-traitantes et les quatorze entreprises attributaires des marchés d’EDF.

Le groupe énergétique français entend donc dans ce sens faire de la promotion de l’emploi local sa « priorité ». Comme l’ajoute Denis Florenty , “favoriser des entreprises locales est pour nous l’occasion de bénéficier de compétences spécifiques existant sur le territoire”, mais aussi de “mener à bien le volume d’activité dans un délai restreint”.

EDF a d’ailleurs déjà entrepris des investissements conséquents dans le seul but de pouvoir accueillir ces 1500 salariés potentiels dans les meilleures conditions. Près de six millions d’euros d’aménagements sont actuellement mis en œuvre (bureaux, places de parking, conciergerie, etc.) précise le Journal des entreprises.

[stextbox id=”info”]Le plan national d’EDF Charbon 2035[/stextbox]

Si les centrales thermiques du Cordemais et du Havre (160 millions d’euros d’investissements prévus), vont donc effectivement bénéficier d’aménagements et de quelques décennies de fonctionnement supplémentaires, le plan national du groupe EDF, intitulé Projet charbon 2035, prévoit en parallèle la suppression de sept unités (de 250 mégawatts) sur dix, dans l’Est, le Nord et la région parisienne. “Nous devrons demain faire la même chose avec trois unités seulement, en améliorant la performance des machines , avec plus de flexibilité de la production”, a expliqué le directeur de la centrale de Cordemais.

Un défi donc pour l’énergéticien français dont le programme de modernisation du parc thermique prévoit toutefois le mise en service de nouveaux moyens de production (turbines à combustion, cycle combiné gaz) d’une puissance équivalente à celle des tranches à charbon qui vont fermer. Le parc thermique demeure en effet indispensable à EDF pour  ajuster à la production à la demande, une tâche qui deviendra de plus en plus complexe avec la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire.

Crédits photo : Kateznick

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
La date butoir du 31 décembre 2022 n’est plus. Edictée dans la loi, outre-Rhin, elle fixait le seuil à partir duquel les centrales nucléaires devaient cesser de fonctionner en Allemagne. Le chancelier Olaf Scholz vient de confirmer que cet obstacle…
Quelques jours après le dévoilement du contenu définitif de la future réglementation environnementale 2020 (RE2020), une étude réalisée par l’ADEME et RTE confirme la pertinence des choix gouvernementaux dans le bâtiment.  Au terme de deux années de recherche commune, l’agence…
jeu 11 Jan 2024
En plein cœur de l'hiver 2024, la France fait face à un pic de consommation électrique atteignant 83.5 GW. Bien que loin du record de 2012, cette hausse témoigne de l'adaptabilité et de l'efficacité du réseau électrique national.    …
mer 27 Mar 2024
Les fluctuations du prix des carburants alimentent les tensions entre géants. Michel-Édouard Leclerc pointe du doigt TotalEnergies pour expliquer l’arrêt de la vente à prix coûtant dans ses stations, une décision qui secoue le portefeuille des automobilistes français.   Leclerc…

COMMENTAIRES

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.