Des porte-conteneurs à propulsion électrique pour l'Europe

Des porte-conteneurs à propulsion électrique pour l’Europe

Port Liner développe un porte-conteneur à propulsion électrique

Alors que la transition énergétique pousse de plus en plus de secteurs industriels et commerciaux à opérer des changements dans leur gestion des ressources énergétiques, le fret maritime européen est en train de développer un modèle original : des porte-conteneurs à propulsion électrique. L’initiative est en train d’être développée aux Pays-Bas, et elle pourrait bien modifier la flotte européenne dans les dix prochaines années. Dès 2018, les premiers porte-conteneurs à propulsion électrique entreront en circulation pour rallier les principaux ports d’Europe du Nord.

La propulsion électrique pour remplacer le fioul

On estime que le fret maritime représente à lui seul 90% du transport de marchandise pour le commerce mondial. Or, l’essentiel de la flotte est encore alimentée au fioul. Dans un contexte de transition énergétique, il devient donc urgent de trouver un nouveau modèle énergétique pour cette filière stratégique. En Europe, l’enjeu autour de la mise en service d’un nouveau mode de propulsion intéresse d’abord les pays d’Europe du Nord. Sur une flotte commerciale de 7 300 bateaux qui naviguent en Europe, plus de 5 000 d’entre-eux appartiennent à des entreprises des Pays-Bas ou de la Belgique.

En réponse à cette problématique énergétique, l’entreprise Port Liner, basée aux Pays Bas, a développé un modèle de porte-conteneur à propulsion électrique. L’idée est simple : fabriquer des porte-conteneurs qui seront alimentés grâce à des batteries électriques. Ces bateaux pourront naviguer entre les ports d’Anvers, de Duisbourg, d’Amsterdam et de Rotterdam, où ils rechargeront leurs batteries avant de repartir. Le projet a déjà séduit l’Union Européenne qui le finance à hauteur de 7 millions d’euros. Le port d’Anvers a également contribué à hauteur de 200 000 euros.

Les nombreux atouts des batteries électriques

C’est Eneco, l’électricien belge spécialisé dans les énergies renouvelables, qui sera responsable des batteries. Il a prévu deux modèles de batteries électriques, avec une autonomie allant de 15 heures (pour les porte-conteneurs de taille standard) à 35 heures (pour les grands porte-conteneurs). Les batteries sont elles-mêmes chargées dans un conteneur identique aux autres, ce qui permet de les déplacer plus facilement pour les recharger. Leur charge s’effectue à terre, et il faut compter environ quatre heures de charge pour la plus petite. L’échange de batteries aura lieu lors des arrêts des porte-conteneurs dans les terminaux portuaires. Selon Port Liner, le nouveau système de propulsion électrique offre un aspect pratique non négligeable : il n’y a plus besoin de salle de machines à bord, ce qui libère environ 8% d’espace supplémentaire à bord des barges.

Le projet prévoit de mettre à l’eau une véritable flotte de porte-conteneurs à propulsion électrique. Cette nouvelle flotte sera constituée de deux modèles différents. Les bateaux qui doivent être mis à l’eau en août 2018 aux Pays-Bas seront les plus petits, capables de transporter 24 conteneurs. Par la suite, six nouveaux bateaux, de plus grande taille, seront mis à l’eau. Ils offriront une capacité largement supérieure puisqu’ils pourront transporter 270 conteneurs. Le remplacement de la flotte prendra de toute manière des années : même en tablant sur une mise en circulation de 500 nouveaux porte-conteneurs à propulsion électrique chaque année, il faudra plus de dix ans pour rénover l’intégralité de la flotte en Europe.

La propulsion électrique intéresse aussi la Chine

A l’heure actuelle, le développement d’un nouveau modèle de propulsion électrique pour les porte-conteneurs intéresse plusieurs autres pays. En Norvège, un projet de porte-conteneur électrique et autonome est en plein développement. Les deux entreprises responsables du projet, Yara et Kongsberg, espèrent faire naviguer leur premier prototype dès 2019 pour une commercialisation des premiers modèles dès 2020.

En Chine aussi, on s’intéresse à ses navires à propulsion électrique. En novembre 2017, c’est même là-bas que le tout premier porte-conteneurs à propulsion électrique a été mis à l’eau au large de la province de Canton. Ce géant des mers mesure 14 mètres de largeur pour 70 mètres de longueur, et il peut transporter près de 2 000 tonnes. Ironiquement, il a été conçu pour transporter du charbon…

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • le constructeur d’éoliennes ENERCON à lancé il y a quelques années un cargo propusé par l’électricité, dédié au transports d’éléments d’éoliennes à travers le monde dont une partie de l’energie provient de l’effet flettner grace à la capture du vent dans quatre mats spéciaux !

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  • Merci Balou. Une bombe faite avec un explosif conventionnel (par exemple TNT ou fioul) noyautée avec des déchets radioactifs (bombe “sale) est donc une arme nucléaire. Et réaliser une telle arme est à la portée de n”importe quel pays et peut faire autant de dégâts et victimes qu”une bombe à “fission nucléaire Les pays tels que les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, Israël (pas officiel), la Chine qui détiennent la soit-disant “arme atomique (à fission, voire fusion nucléaire) sont bien cons d”avoir investi des millions dans les programmes de développement de ces armes alors qu”il suffisait de faire une “bombe sale A moins que ?

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