Mobilité électrique : l’Île-de-France passe à la vitesse supérieure - L'EnerGeek

Mobilité électrique : l’Île-de-France passe à la vitesse supérieure

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Largement favorisés par la loi de transition énergétique, les bus électriques commencent tout doucement à faire leur apparition dans les agglomérations françaises. En région Île-de-France par exemple, plusieurs modèles sont en cours d’expérimentation, et ce mode de transport propre devrait être généralisé à l’ensemble du réseau dès 2025. La RATP et Île-de-France Mobilités ont annoncé mercredi 24 janvier 2018, préparer un appel d’offres « massif » portant sur 250 à 1.000 véhicules fonctionnant grâce à des batteries, pour un montant maximum de 400 millions d’euros.

Le marché de la mobilité électrique en pleine effervescence 

Le groupe Bolloré et sa filiale dédiée au stockage de l’énergie Blue Solutions annonçaient en octobre dernier avoir remporté un nouveau contrat pour fournir cinq bus électriques « Bluebus » à la ville de Bruxelles. Une première pour la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (Stib) qui ne possédait jusqu’à présent aucun bus électrique mais prévoit d’ores et déjà de revoir ses commandes à la hausse dans les prochaines années. A l’instar de nombreuses mégalopoles (Paris, Los Angeles ou Marrakech pour n’en citer que quelques-unes), la capitale belge a donc sauté le pas du transport public électrique et suit dans ce cadre une tendance globale engagée depuis plusieurs années déjà.

En France, les promesses du marché du bus électrique commencent là aussi à se révéler et de plus en plus de collectivités s’intéressent à ce nouveau moyen de transport propre dans le cadre de leur engagement dans la lutte contre le changement climatique et le respect de la loi de transition énergétique. La loi du 17 août 2015 impose en effet aux collectivités locales de renouveler leur flotte avec au moins 50% de véhicules à faibles émissions à partir de 2020, puis 100% à partir de 2025. « On sent que ça commence vraiment à frémir (…) on a de plus en plus d’agglomérations qui s’intéressent à l’électrique », explique Serge Amabile, directeur commercial de BlueSolutions. La filiale de Bolloré a déjà produit quelque 200 bus électriques, de six ou 12 mètres, dont 48 exemplaires ont été commandés par la RATP, qui en a équipé une ligne entière. Ce premier essai pour la Régie autonome parisienne devrait être rapidement généralisé à l’ensemble du réseau de transport en commun de la région, à en croire le prochain appel d’offres en préparation.

Le plus important appel d’offres d’Europe”

Selon un communiqué commun publié mercredi 24 janvier 2018, le principal opérateur francilien et Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice régionale, prévoient en effet de s’équiper d’un millier de bus électriques d’ici 2025, dans le but de verdir dans un premier temps, l’ensemble de la zone dense, soit la ville de Paris, les villes de la petite couronne et les grandes agglomérations régionales. « Mon ambition est de doter la Région de 100% de véhicules propres en 2025 pour la zone dense. C’est un enjeu de santé publique et un enjeu industriel majeur en ligne avec notre volonté de faire de l’Ile-de-France une métropole attractive et écologique », a déclaré dans le communiqué Valérie Pécresse, présidente du conseil régional et d’Ile-de-France Mobilités (ex-Stif). L’objectif est d’avoir « à terme (…) deux tiers de bus électriques et un tiers de bus au biogaz », a-t-elle ajouté.

Alors que la RATP avait déjà fait connaître en mai dernier son ambition d’atteindre 80% d’électrique dans sa flotte, cet appel d’offres lui permettra de passer à la vitesse supérieure et confirme son engagement en faveur de la transition énergétique. « L’équipement massif de notre parc en bus électriques démontre notre ambition de devenir un acteur incontournable de la transition énergétique dans le secteur du transport public », a commenté en parallèle la PDG de la RATP Catherine Guillouard. Cet appel d’offres, « le plus important d’Europe » selon la RATP, concernera des « bus électriques standards » longs de 12 mètres à livrer dès 2020 par les différentes entreprises sélectionnées préalablement pour chacun des trois lots qui le composent. Pour être retenus, les candidats éventuels (on pense ici entre autres aux français Heuliez, Bolloré et NTL-Alstom, au groupe franco-chinois Dietrich Carebus-Yutong, au chinois BYD, ou à l’espagnol Irizar) devront nécessairement respecter le prix maximal fixé à 400 millions d’euros pour l’ensemble de la commande. Île-de-France Mobilités et la RATP espèrent ainsi payer 400.000 euros maximum par unité, quand les prix actuels atteignent largement les 500.000 euros, soit une fois et demi plus cher que les modèles diesel.

De l’électrique pour l’emblématique ligne 72

A l’instar de la ligne 341 de la RATP qui bénéficie déjà de 23 bus électriques, d’autres lignes devraient donc bientôt être dotées de véhicules propres. Si le plan de déploiement n’a été communiqué par la RATP, on sait d’ores et déjà que les lignes 115 et 126 sont en train de recevoir dix véhicules chacune pour tester de nouvelles technologies de bus électriques, tandis que d’autres doivent être équipées ces prochains mois, dont probablement l’emblématique ligne 72, qui longe la Seine.

Déjà conséquent, ce premier appel d’offres ne devrait d’ailleurs pas être le seul, précise la Régie, qui prévoit à terme de verdir l’ensemble de sa flotte, soit 4.700 bus, dont 800 bus hybrides, 140 bus bioGNV (biogaz) et 74 bus électriques. Île-de-France Mobilités compte de son côté lancer un autre appel d’offres portant sur « environ 450 bus » électriques destinés au réseau Optile, exploité par des opérateurs privés en grande couronne.

Crédits photo : RATP (Twitter)

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Même si certaines technologies sont sans doute plus pertinentes que d’autres.

    Par exemple les batteries au carbone se situent entre des super condensateurs traditionnels et des batteries lithium-ion et offrent un potentiel énorme. Côté environnement le carbone est abondant dans la nature, ce qui limite l’impact sur l’environnement.

    La technologie de NAWA (Rousset – Bouches-du-Rhône) lui permet de développer des cellules de type super condensateur hybrides avec des densités d’énergie approchant celles des batteries lithium-ion, mais aussi des électrodes nanostructurées destinées à l’émergence d’une nouvelle génération de batteries lithium ou non, plus rapides à recharger, plus sures avec une durée de vie accrue (rechargement 1.000 fois plus rapide, quelques secondes, plus de 1 million de cycles de charge, soit une durée de vie de près de vingt ans)

    http://www.nawatechnologies.com/

    Marchés visés : automobile, industrie, défense, aérospatiale, outils électriques, mobilité personnelle, gestion de l’énergie des smart grids, véhicules hybrides, robots de manutention autonomes, bus urbains sur réseaux équipés de bornes de rechargement ultra-rapides, stockage temporaire d’énergie renouvelable etc.

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  • A l’instar du BlueTram de Bolloré ces batteries en équipant les bus électriques des villes se rechargent à chaque arrêt en une dizaine de secondes. Une ligne de bus dans une ville moyenne compte en moyenne 15 bus et 44 arrêts. Un bus a besoin entre 1 et 3 kWh d’énergie entre chaque arrêt. Les infrastructures n’ont ainsi pas besoin d’être modifiées car le système fonctionne avec le réseau 220 volts. C’est plus économique qu’un bus à batteries classiques et beaucoup plus efficient, pas de surpoids ni pertes d’énergie ou d’espaces, moins de pollution indirecte etc. Les bus, navettes etc de ce type sont déjà commercialisés.

    Une levée de fonds de plus de 10 millions d’euros est prévue pour industrialiser le process. En Europe, Nawa (24 salariés) estime ne pas avoir de concurrents en-dehors de la société estonienne Skeleton Technology (qui utilise notamment le carbure de silicium synthétique et a par ailleurs rejoint le programme de la société française Flying Whales pour la construction d’un dirigeable de grande capacité de 60 tonnes, le LCA60T, destiné au marché mondial des transports, commercialisé d’ici 2022)

    https://www.skeletontech.com/

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  • Autre techno intéressante :

    Tiamat (France) a développé la première batterie utilisant des ions sodium au format « 18650 », format industriel standard

    Avantages : – coût réduit – aucun risque – recyclage facile – plus de 10 ans d’espérance de vie contre 3-4 ans pour celles au lithium dans des conditions d’usage continu – charges et des recharges 10 fois plus rapides – le sodium est 1000 fois plus abondant que le lithium sur la planète (il représente 2,6% de la croûte terrestre et se trouve partout sur Terre, notamment dans l’eau de mer, alors que le lithium ne représente que 0,06% de l’écorce terrestre et n’est exploité qu’en Argentine, en Bolivie et au Chili, trois pays qui détiennent les deux tiers des ressources mondiales).

    Le stockage stationnaire des énergies renouvelables et le stockage mobile pour véhicules électriques sont deux secteurs ciblés par la start-up.

    Le stockage d’électricité (solaire etc) à domicile ou locale sans risque est aussi une application du Na-ion

    http://www2.cnrs.fr/en/3033.htm

    .

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  • Les anodes de silicium sont une des principales solutions adoptées les constructeurs automobiles et fabricants de batterie pour accroître fortement l’autonomie des véhicules électriques

    Avantages: – charge très rapide – densité énergétique élevée (750 Wh/L) – excellent fonctionnement à basse température pour les climats froids – sécurité par rapport aux batteries classiques au graphite Li-ion – autonomie des véhicules accrue

    Exemple:

    Enevate Corp (Etats-Unis) : batteries Advanced Enevate HD-Energy Technology

    Pour une voiture 390 km d’autonomie en 5 minutes de charge ou 80 km en 1 minute (également pour des plus petits véhicules ou scooters etc)

    Soit une charge 8 fois plus rapide que les batteries Li-on conventionnelles et plus de 5 fois plus rapide que les meilleures batteries “à charge rapide”. Elles retiennent leur charge même avec cette charge très rapide et peuvent capter plus d’énergie pendant le freinage par récupération, ce qui augmente leur autonomie dans les climats froids.

    http://www.enevate.com/enevate-announces-5-minute-extreme-fast-charge-battery-technology-electric-vehicles/

    .

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  • Nexeon (GB) double l’autonomie des batteries

    La société fait partie du projet SUNRISE (Synthomer UCL & Nexeon’s Rapid Improvement in the Storage of Energy) destiné à développer de meilleurs matériaux de batterie à base de silicium en remplacement du carbone dans l’anode de la cellule et permettant des autonomies de plus de 400 km pour un même poids et volume :

    http://www.nexeon.co.uk/news/nexeon-leads-major-project-aimed-at-doubling-range-of-next-generation-evs/

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  • Batteries et nanotechnologies

    Yukuma: solutions de charge rapide pour l’électronique grand public, les systèmes de stockage d’énergie et les VE. Avec la cellule de batterie de voiture Yukuma 19000 mAh, le bloc batterie basé sur cette cellule et son propre système de charge développé, le VE peut être entièrement chargé en moins de 10 minutes, sans surchauffe, pertes à vie, ni diminution de densité d’énergie. Les batteries au prix équivalent ou inférieur au Li-on affichent une capacité importante de rétention de 85% après 2800 cycles. La société va installer l’usine de batteries en Chine. L’entreprise a été fondée par un ingénieur allemand qui a inventé et développé la technologie de chargement rapide. Elle a son siège social à Hong Kong et possède son propre centre de production et de R&D en Chine

    http://yukuma.com/page/news

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  • Dans beaucoup de régions le solaire sur les bus peut également s’avérer désormais intéressant:

    eNow est une société américaine spécialisée dans les systèmes de gestion d’énergie solaire pour l’industrie du transport. Canadian Solar est actionnaire à 10 % d’eNow et accélérera l’expansion et la croissance des solutions d’énergie mobile photovoltaïque (PV). Le système de gestion de l’énergie solaire pour les véhicules commerciaux aide à réduire la consommation d’énergie (et le cas échéant pour les hybrides les émissions de CO2) et peut également alimenter les systèmes auxiliaires des véhicules. Fondée en 2011 à Providence, Rhode Island, eNow conçoit, développe et fabrique des systèmes d’énergie solaire pour les industries du transport, y compris fluvial et maritime.

    Au cours des dernières années, la société a développé des partenariats avec des chefs de file de l’industrie tels que Dometic Group, Mitsubishi Fuso, Freightliner, Navistar, IdleAir et Vanner. La solution solaire eNow est vendue par l’intermédiaire des équipementiers et des revendeurs.

    https://enowenergy.com/

    .

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  • Et bien sûr :

    Lancement en France du projet Solar Smart Mobility : création d’une filière photovoltaïque sur substrat souple pour le transport et d’un consortium formé par trois industriels français.

    Le projet Solar Smart Mobility a pour objectif de mettre au point et d’industrialiser une filière de films transparents photovoltaïques souples intégrés à des vitrages adaptés aux applications du transport.

    Il s’agit de développer une solution de production d’énergie solaire embarquée à bord des véhicules permettant, sans en impacter l’esthétique, de limiter leur consommation d’énergie, puis d’apporter sur les parties vitrées l’intelligence requise dans les véhicules via l’énergie solaire.

    Les solutions développées trouveront des applications sur tous les types de transport (automobile, bus, tramways, ferroviaire, aéronautique, véhicules industriels ou de loisir).

    http://sunpartnertechnologies.fr/

    Partenaires :

    Armor, spécialiste des solutions d’impression responsables et durables, développe des films photovoltaïques organiques de troisième génération par des procédés de fabrication en rouleaux. Sans puiser dans les ressources minérales rares ou potentiellement toxiques (cadmium) ou ne nécessitant pas des opérations de purifications coûteuses en énergie et ressources naturelles (silicium), Armor conçoit des films et des solutions photovoltaïques ingénieux, capables de transformer en source d’énergie toute surface exposée à tout type de lumière, grâce à ses composants à base de chaînes carbonées.

    Vision Systems, développe des solutions complètes et sur-mesure pour les marchés de l’aéronautique, du transport terrestre et du nautisme. Expert dans les systèmes de protection solaire haut de gamme notamment à travers sa division Smart Lite consacrée à la conception, la production et la commercialisation de solutions opacifiantes intelligentes, Vision Systems se positionne aujourd’hui comme le leader mondial dans ce domaine. Son expertise permettra de proposer des solutions innovantes correspondant aux besoins du marché.

    Sunpartner Technologies: Pionnier dans le développement de solutions photovoltaïques innovantes, Sunpartner, au-delà des applications dans l’électronique portable, les objets connectés et le bâtiment, ambitionne d’apporter intelligence et autonomie embarquée aux véhicules. Les solutions semi-transparentes Wysips® Design-Glass fabriquées par l’entreprise, dans son unité de production pour le bâtiment de Rousset, et transposées sur des supports souples permettront une intégration complète et esthétique dans les moyens de transport.

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