Plus d’une année après la signature des premiers accords de cession en novembre 2016, le groupe EDF a officialisé le jeudi 4 janvier 2018 le nom de sa nouvelle filiale nucléaire : Framatome. L’acquisition d’une participation de 75,5% au capital de « New NP » mardi 2 janvier 2018 confère ainsi à EDF le contrôle exclusif de cette entité initialement détenue à 100% par Areva NP. Cette opération fait suite à l’approbation de leurs conseils d’administration respectifs obtenus les 13 et 14 décembre dernier, ainsi qu’à la signature des accords engageants définitifs fixant les termes de la cession le 22 décembre 2017.
En vertu des accords de cession signés le 15 novembre 2016 entre Areva et EDF (confirmés le 22 décembre dernier), l’énergéticien public EDF dispose depuis le 31 décembre 2017, d’une participation de 75,5% du capital de « New NP » , filiale à 100% d’Areva NP, qui regroupe les activités industrielles, de conception et de fourniture de réacteurs nucléaires et d’équipements, d’assemblages combustible et de services à la base installée du groupe Areva. Depuis le 4 janvier 2018, cette nouvelle filiale d’EDF s’appelle Framatome, nom qu’elle portait déjà avant la création d’Areva en 2001.
Ces accords prévoyaient une prise de participation majoritaire du groupe EDF (au minimum 51%) aux côtés du japonais MHI (19,5%) et du français Assystem (5%), sur la base d’une valorisation ajustée de 2,47 milliards d’euros (pour 100% du capital), sans reprise de dette financière. Le nouveau propriétaire est donc protégé des risques financiers liés aux surcoûts et retards du chantier du réacteur EPR en construction en Finlande (Olkiluoto 3), ainsi qu’à certains contrats relatifs à des pièces forgées dans l’usine du Creusot (EDF avait posé la condition de son immunité comme préalable au dépôt d’une offre ferme). « Les contrats relatifs au projet d’EPR Olkiluoto 3 et les moyens nécessaires à l’achèvement du projet, ainsi que certains contrats relatifs à des pièces forgées dans l’usine du Creusot, resteront au sein d’Areva NP, dans le périmètre d’Areva SA », précise EDF dans un communiqué. De son côté, le groupe Areva devrait se recentrer sur ses activités d’extraction et de traitement du combustible (de l’extraction de l’uranium dans les mines au démantèlement des centrales) dans le cadre d’une nouvelle entité baptisée New Co.
Faisant suite aux deux augmentations de capital opérées successivement cette année, puis au feu vert de la Commission européenne obtenu en mai, cette dernière étape vient clore un plan de restructuration décisif pour le groupe Areva, ainsi que pour l’ensemble de la filière nucléaire française. « La signature de ces accords définitifs marque l’aboutissement de plus de deux années de travail pour mettre en œuvre la refondation de la filière nucléaire française, avec EDF en chef de file. L’intégration de Framatome (anciennement « New NP ») au sein du groupe EDF à compter du 1er janvier 2018 permet à notre industrie d’être plus performante et efficace dans la réalisation de travaux majeurs comme le grand carénage du parc, et plus compétitive pour la construction de nouvelles centrales nucléaires alors que de nombreux pays prennent conscience du rôle majeur que le nucléaire civil peut jouer dans la décarbonation de la production d’électricité », a déclaré Jean-Bernard Lévy, Président Directeur-Général du Groupe EDF lors de la signature des accords définitifs le 22 décembre dernier.