Plus discrète que l’Allemagne en ce qui concerne sa transition énergétique, l’Italie n’en est pas moins un pays qui a investi depuis plus d’une dizaine d’années dans les énergies renouvelables… avec des résultats spectaculaires à la clé. En l’espace de quelques années seulement, l’énergie solaire italienne est montée sur la deuxième place du podium européen et s’est même hissée à la cinquième place de la production mondiale. Grâce à cette production, l’Italie ambitionne de franchir le cap des 50% d’énergie verte dans son mix électrique dès 2030. Un défi qui peut être relevé grâce au fort potentiel d’ensoleillement du pays ainsi qu’à des investissements judicieux sur les territoires les plus porteurs. Et le rayonnement de l’énergie solaire italienne ne s’arrête pas là : l’expertise italienne est désormais reconnue à l’étranger et plusieurs pays étrangers ont fait appel à des entreprises nationales pour développer des projets de parcs photovoltaïques.
L’Italie est synonyme de soleil… et c’est donc une terre d’élection idéale pour développer de l’énergie photovoltaïque. Une évidence qui saute aux yeux quand on se penche sur les statistiques d’ensoleillement. Sur l’ensemble du pays, l’irradiation solaire annuelle se situe en moyenne entre 1 500 et 1 700 kWh/m2 et elle peut même dépasser les 1 800 kWh/m2 en Sicile. A titre de comparaison, la moyenne française est seulement de 1 274 kWh/m2. Avec un tel potentiel, l’Italie avait tout intérêt à développer des sources de production d’énergie solaire sur l’ensemble de son territoire, et particulièrement dans le sud.
Afin de développer le secteur de l’énergie solaire italienne, le gouvernement se lance dès 2005 dans un grand plan d’investissement visant à soutenir la filière des énergies renouvelables, et notamment l’installation de grands parcs photovoltaïques. L’état italien met alors en place le programme de soutien économique Conto Energia sous la forme d’incitations fiscales qui permettent un développement très rapide de la filière solaire : entre 2007 et 2011, le taux de croissance du solaire à trois chiffres (+466% en 2011) permet à l’Italie de devenir l’un des principaux fournisseurs d’énergie solaire en Europe et dans le monde. Dès 2014, l’autoconsommation dépasse la barre symbolique des 15% grâce à une production solaire très dynamique. En 2015, l’énergie solaire italienne devient la seconde productrice d’Europe derrière l’Allemagne en alimentant le marché européen à hauteur de 22,7%. En l’espace de douze ans seulement, l’énergie solaire italienne a réussi à développer une puissance installée cumulée de 19 279 MW. Et ce n’est pas fini.
Pour se hisser parmi les tout premiers pays producteurs d’énergie solaire dans le monde, l’Italie a massivement investi et l’état a notamment débloqué de gros budgets pour la création de centrales solaires performantes. En novembre 2010, l’Italie a ainsi inauguré la centrale solaire de Rovigo, dans la province de la Vénétie, dans le nord-est du pays. C’est alors la plus grande centrale solaire jamais construite en Europe, et les records ne s’arrêtent pas là : il a fallu un budget de 250 millions d’euros pour la construire, elle affiche une puissance de 70 MW et ses 280 000 panneaux photovoltaïques s’étendent sur 850 000 m2. A elle seule, la centrale solaire de Rovigo permet de couvrir les besoins en électricité de 16 500 foyers de la région. Un véritable tour de force !
Depuis 2015, la priorité est donnée au développement de l’énergie solaire dans le sud de l’Italie, et plus particulièrement en Sicile, là où l’irradiation solaire est la plus forte. Pour ces nouveaux projets, le gouvernement italien a décidé de miser sur des centrales solaires thermodynamiques. Ce type de centrale utilise des sels fondus pour transférer et pour stocker l’énergie, ce qui présente un avantage pour l’exploitation puisque la centrale peut encore fonctionner après le coucher du soleil. A l’heure actuelle, l’Italie compte déjà huit centrales solaires thermodynamiques, dont six se trouvent en Sicile et deux en Sardaigne. Six autres projets, également situés en Sicile et en Sardaigne, devraient voir le jour d’ici 2020.
Forte de son succès sur le marché domestique, l’énergie solaire italienne franchit désormais les frontières et s’attaque au marché international des énergies renouvelables. Grâce à l’expertise acquise à domicile, les entreprises italiennes ont le vent en poupe auprès des pays qui souhaitent développer un parce photovoltaïque. Au début du mois de novembre 2017, le Cameroun a ainsi annoncé avoir choisi l’italien Enerray pour construire un parc solaire dans le nord du pays. Le futur parc s’étendra sur plusieurs hectares et offrira une puissance de 30 MW. En 2016, c’était déjà l’entreprise Enerray qui avait construit le Green Energy Park commandé par le gouvernement marocain. Ce parc solaire d’une capacité de 1 MW est une plateforme de test qui doit permettre de développer de nouvelles technologies solaires mieux adaptées au climat nord-africain. Si le soleil est une ressource illimitée dans cette partie du continent africain, la chaleur trop élevée est un problème menaçant la fiabilité des panneaux photovoltaïques, ce qui freine encore le développement du solaire sur ces territoires. Et dans cette course au solaire africain qui s’annonce, l’Italie a déjà su s’imposer comme un partenaire privilégié.
COMMENTAIRES
Il est important d’être bon dans le stockage aussi et à cet égard et parmi d’autres Tiamat en France mérite le détour ainsi que tous les autres dans ce secteur (AquaBattery aux Pays-bas etc) d’autant que c’est une technologie qui permet le stockage électrique local et à domicile sans risque.
“Deux ans après la conception du premier prototype de batterie utilisant des ions sodium dans un format industriel standard, la start-up Tiamat est créée pour concevoir, développer et produire cette technologie prometteuse. Celle-ci pourrait en effet pallier certaines limites des batteries lithium-ion, aujourd’hui dominantes, comme la vitesse de recharge, la durée de vie ou le coût de production. Elle pourrait notamment permettre le stockage massif d’énergies renouvelables dites intermittentes (éolienne ou solaire) ou équiper des véhicules électriques. Implantée à Amiens, cette société est issue du Réseau français sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E2) porté par le CNRS. Elle dispose aujourd’hui de plusieurs dizaines de prototypes fonctionnels, et espère lancer la production à plus grande échelle d’ici 2020.”
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/5323.htm
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L’article fait une erreur assez colossale : l’Italie n’est pas le “pays qui consomme le plus d’énergie solaire au monde”, c’est la chine qui l’emporte haut la main avec 23 % en termes de part mondiale et seulement 6 % pour l’Italie (chiffres 2016 http://news.ihsmarkit.com/press-release/european-solar-installations-slow-china-us-and-japan-lead-global-installed-pv-capacity , voir également chiffres IEA https://www.iea.org/statistics/statisticssearch/report/?year=2015&country=ITALY&product=ElectricityandHeat).
Par ailleurs, le rapport entre la production d’électricité d’origine photovoltaïque et la production totale n’est que de 8 % (et des poussières) actuellement pour l’Italie et non 50 % ! Le Honduras arrivant en tête de liste mondiale avec un peu plus de 12 % (Sources https://liberation.checknews.fr/question/22691/ ou https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_Italie ou http://www.iea-pvps.org/fileadmin/dam/public/report/national/Trends_2016_-_mr.pdf)
Bonjour,
Veuillez nous excuser car il s’agit effectivement d’une confusion de notre part dans les données de l’énergie italienne. Dans son nouveau plan énergétique qui a été dévoilé la semaine dernière, le gouvernement italien souhaite faire passer la part des ENR à 55% dans le mix électrique d’ici 2030. Pour l’année 2015 la part des ENR dans le mix électrique italien était de 24% et le solaire représentait donc 8,1% de l’électricité produite en Italie. Effectivement, la consommation d’électricité vert est beaucoup plus avancée en Chine (qui développe très rapidement son potentiel d’ENR) et le Honduras.
Bizarre. Nous n’avons pas les mêmes chiffres. En 2016, le photovoltaïque ne représente que 7,6 %de la production d’électricité en Italie. https://www.google.fr/search?ei=W34eWoLbGJLdwAKI1ajQCg&q=terna+fattore+emissione+co2+2016&oq=terna+fattore+emissione+co2+2016&gs_l=psy-ab.3…8769.10995.0.11464.5.5.0.0.0.0.68.169.5.5.0….0…1c.1.64.psy-ab..0.4.154…0i22i30k1j33i22i29i30k1.0.Hb87St_X_M0
Que l’ENERGEEK vérifie avant de raconter n’importe quoi ! Le photovoltaïque en Italie, c’est à peine 8 % en 2016. De là à annoncer 50 % , c’est de la désinformation. Bien d’autres pays la dépassent. A vérifier sur la site de l’OEA : https://www.google.fr/search?source=hp&ei=6TwgWr38OpLKwQKjpLTACg&q=iea+media+country+italia&oq=iea+media+country+italia&gs_l=psy-ab.3..33i21k1.2926.16343.0.17399.26.24.0.1.1.0.443.2850.8j14j4-1.24.0….0…1c.1.64.psy-ab..1.24.2989.6..0j35i39k1j0i67k1j0i131k1j0i10k1j0i203k1j0i22i30k1j33i160k1.175.s8vNYq4UWks
Bonjour,
Veuillez nous excuser car il s’agit effectivement d’une confusion de notre part dans les données de l’énergie italienne. Dans son nouveau plan énergétique qui a été dévoilé la semaine dernière, le gouvernement italien souhaite faire passer la part des ENR à 55% dans le mix électrique d’ici 2030. Pour l’année 2015 la part des ENR dans le mix électrique italien était de 24% et le solaire représentait donc 8,1% de l’électricité produite en Italie.
Bonjour,
Veuillez nous excuser car il s’agit effectivement d’une confusion de notre part dans les données de l’énergie italienne. Dans son nouveau plan énergétique qui a été dévoilé la semaine dernière, le gouvernement italien souhaite faire passer la part des ENR à 55% dans le mix électrique d’ici 2030. Pour l’année 2015 la part des ENR dans le mix électrique italien était de 24% et le solaire représentait donc 8,1% de l’électricité produite en Italie.
De plus, nette augmentation des émissions de CO2 en 2016. http://www.terna.it/it-it/sostenibilit%C3%A0/ambiente/cambiamentoclimatico.aspx A méditer !
Ce qui compte c’est la tendance moyen terme, une année peut varier notamment en fonction du climat, du prix plus bas d’une énergie, de l’économie etc.
Depuis 2005 la baisse des émissions en Italie est sur une très bonne pente de réduction des émissions. Voir par exemple :
https://data.worldbank.org/indicator/EN.ATM.CO2E.PC?locations=IT-FR
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Beaucoup de pays ont effectivement un tendance à la baisse. Valable jusqu’en 2014 en Italie, mais de nouveau à la hausse en 2015 et 2016 que vous pouvez constater sur le site de TERNA.
Bizarre votre article en cherchant un peu je trouve 9% de solaire mais tout de même 40% ,de renouvelable. 9% c’est déjà un bel effort mais pas 50%!
De plus, le thermique fossile pour l’électricité représente quand même 61 %. Voir sur le site de TERNA encore une fois.
Rectification. Le thermique est à 58 %. http://www.qualenergia.it/articoli/20170518-produzione-elettrica-2017-tra-le-rinnovabili-cresce-solo-il-fotovoltaico-
Bonjour,
Veuillez nous excuser car il s’agit effectivement d’une confusion de notre part dans les données de l’énergie italienne. Dans son nouveau plan énergétique qui a été dévoilé la semaine dernière, le gouvernement italien souhaite faire passer la part des ENR à 55% dans le mix électrique d’ici 2030. Pour l’année 2015 la part des ENR dans le mix électrique italien était de 24% et le solaire représentait donc 8,1% de l’électricité produite en Italie.
Finalement, où est le miracle italien, pays qui figure parmi les plus gros émetteurs de Co2 de l’Europe de l’ouest ?
Situation de différents pays : https://pro.electricitymap.org/graph_carbon_intensity_box_plot_sample