Considéré comme une alternative propre et durable aux énergies fossiles malgré des coûts de production toujours élevés, l’hydrogène pourrait représenter près d’un cinquième de l’énergie totale consommée à l’horizon 2050 au niveau mondial, selon une étude du cabinet McKinsey publiée lundi 13 novembre 2017. Un scénario très optimiste qui nécessitera pour se concrétiser dans les faits un déploiement à grande échelle et de lourds investissements dans les prochaines décennies.
Combiné à l’oxygène de l’air au sein d’une pile à combustible, l’hydrogène permet de générer de l’électricité tout en ne rejetant que de l’eau, et offre ainsi de grandes opportunités dans le développement d’un parc automobile plus durable, et de nouvelles solutions de stockage de l’électricité renouvelable. La technique de l’électrolyse de l’eau permet en effet aujourd’hui de produire de l’hydrogène sans rejet de CO2 et pourrait à terme constituer une solution de grande ampleur à l’intermittence des énergies vertes.
Le Conseil de l’hydrogène, lancé début 2017 lors du Forum économique mondial de Davos, et qui réunit 18 multinationales (parmi lesquelles Air Liquide, Alstom, Audi, le groupe BMW, General Motors, Hyundai Motor, Statoil, Total, ou encore Toyota) considère notamment « que l’hydrogène pourrait alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500.000 camions d’ici à 2030, sans compter les nombreuses utilisations possibles dans d’autres secteurs ». Une estimation confirmée par la nouvelle étude du cabinet McKinsey, réalisée pour des industriels du secteur et publiée lundi 13 novembre pendant la COP23, selon laquelle la demande annuelle d’hydrogène pourrait être multipliée par dix d’ici à 2050.
« Déployé à grande échelle, l’hydrogène pourrait représenter près d’un cinquième de l’énergie totale consommée à l’horizon 2050 (…), générer un chiffre d’affaires de 2.500 milliards de dollars et créer plus de 30 millions d’emplois. Cela permettrait de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 6 gigatonnes par rapport aux niveaux actuels et de contribuer, à hauteur de 20%, à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés », assure cette étude. Problème, un tel scénario repose sur des investissements colossaux que le Conseil estime entre 20 et 25 milliards de dollars américains par an, soit un montant global d’environ 280 milliards de dollars américains d’ici à 2030.