Performance énergétique : le pilier d’une industrie durable et compétitive

Performance énergétique : le nouveau pilier d’une industrie durable et compétitive

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Considérant la performance énergétique et environnementale, non pas comme un handicap, mais bien comme une opportunité, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a interpellé les acteurs industriels français sur les perspectives de croissance économique offertes dans ce domaine par la révolution numérique. A l’occasion de la deuxième édition de son colloque Energie Industrie organisée mardi 26 septembre dernier, l’agence a invité les entreprises à exploiter la digitalisation et la modernisation des outils de production en cours dans le sens d’une meilleure optimisation énergétique et d’une performance économique et écologique accrue.

La digitalisation au service de l’efficacité énergétique

La croissance rapide des technologies de l’information et l’innovation dans les systèmes numériques sont à l’origine d’une révolution qui bouleverse radicalement nos modes de pensée, de comportement, de communication, de travail et de rémunération. Cette révolution numérique ouvre aujourd’hui la voie à de nouvelles perspectives en termes d’activité et d’emplois, et se présente pour l’avenir comme le terreau d’un retour à la croissance économique.

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Déjà évoquées en 2015 dans le projet de loi Noé (Nouvelles opportunités économiques) porté par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, les opportunités offertes par cette digitalisation progressive pourraient notamment se décliner sous la forme d’une efficacité énergétique croissante améliorant la rentabilité des entreprises. Dans un appel lancé mardi 26 septembre 2017, l’Ademe invite en ce sens les industriels à marier, grâce aux nouveaux outils numériques, efficacité énergétique et performance économique.

Un potentiel d’amélioration énergétique de 20% d’ici 2035

En France, l’industrie représente toujours un quart de la consommation nationale d’énergie et un tiers de la consommation d’électricité, mais ce secteur est parvenu a diminué de 11% sa consommation énergétique et de 40% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990-2014, et peut encore, selon les études de l’Ademe, “améliorer son efficacité énergétique de 20% en moyenne d’ici 2035″. Pour y parvenir, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie lui recommande de s’appuyer sur la modernisation de l’outil industriel, avec le numérique ou la robotisation. En garantissant des économies d’énergie de long terme, l’innovation technologique et l’ensemble des technologies numériques et digitales constituent les clés d’une efficacité énergétique accrue, et permettront à terme aux industriels de répondre aux attentes de leurs clients tout en garantissant un impact minimum sur l’environnement et le climat.

Profitons de cette transition, de cette modernisation nécessaire de l’industrie française pour y greffer des investissements en efficacité énergétique”, explique David Marchal, directeur adjoint Productions et Energies durables de l’Ademe. L’Agence estime en effet nécessaire de “jumeler industrie du futur et transition énergétique et écologique” afin que les enjeux environnementaux soient mieux pris en compte dans les processus de modernisation et d’innovation. L’Agence insiste notamment sur l’importance de “mobiliser tous les acteurs” en créant un “référent énergie” à l’intérieur de chaque entreprise.

Vers une généralisation des mécanismes d’effacement électrique ?

Mais au-delà de la réduction des consommations, la transition énergétique de l’industrie doit également intégrer des éléments de flexibilité, les synergies ou impacts du déploiement du numérique et de nombreux enjeux culturels et organisationnels. Cette numérisation progressive des industries permettrait par exemple selon l’Ademe de développer les mécanismes d’effacement, consistant à réduire temporairement la consommation d’électricité sur les périodes ou les tranches horaires où les besoins sont les moins importants. La programmation pluriannuelle de l’énergie a fixé comme objectif d’atteindre 5 GW de capacité d’effacement en 2018 et 6 GW en 2023, alors que RTE dispose actuellement d’une capacité de 2,5 à 3 GW. Or, selon l’Ademe, le secteur industriel présente un potentiel important d’effacement, et plus particulièrement dans les filières métallurgique, mécanique, chimique, ou papier.

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Le potentiel technique pour des effacements de courte durée (30 mn) est estimé entre 6,5 et 9,5 GW en cumulé pour l’industrie et le tertiaire, dont 70% pour l’industrie (entre 4,5 et 6,5 GW), rappelle l’Ademe qui estime qu’une partie de ce gisement est inexploitée “du fait d’une rémunération encore trop faible” et de simples problèmes organisationnels. La rémunération actuelle est de 10 euros/kW/an, alors que des rémunérations fixées à 30 euros/kW/an ou à 60 euros/kW/an permettraient d’atteindre respectivement de 1,5 à 3 GW et de 2 et 5 GW supplémentaires.

Crédits photo : Vepres /Ademe

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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