Centrale nucléaire de Belleville : EDF poursuit son plan de rigueur en matière de sûreté

Centrale nucléaire de Belleville : EDF poursuit son plan de rigueur en matière de sûreté

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L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé mercredi 13 septembre 2017, avoir placé la centrale de Belleville-sur-Loire, dans le Cher, “sous surveillance renforcée”. Une procédure exceptionnelle relative à certains problèmes d’organisation dans les protocoles de sûreté sur lesquels le groupe EDF travaille depuis 2016 dans le respect des recommandations de l’ASN. Actuellement en cours d’optimisation, l’application de ces protocoles réglementaires fera l’objet d’une nouvelle inspection en 2018.

Un plan d’action calqué sur les recommandations de l’ASN

En tant que premier responsable de la sûreté des installations nucléaires françaises, le groupe EDF tente de manière générale d’anticiper les recommandations de l’ASN. Le but étant d’intervenir en amont pour mettre en place les dispositions qui permettront de garantir le bon fonctionnement de ses centrales. A la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire par exemple, les anomalies mises en évidence lors du premier bilan relatif à l’exercice 2016 ont fait l’objet d’un traitement immédiat et d’un suivi régulier opéré depuis par le gendarme du nucléaire.

Pour rappel, cette centrale (placée “sous surveillance renforcée” par l’ASN le 13 septembre dernier), avait enregistré depuis 2016 une augmentation du nombre d’événements significatifs de sûreté. Si la majorité de ces faits ont été classés de niveau 0 sur l’échelle de gravité Ines qui en compte huit (de 0 à 7), neuf relevaient du niveau 1 et “plusieurs défaillances de l’exploitant dans l’identification et l’analyse des conséquences des anomalies affectant certains équipements importants pour la sûreté” ont été mises en exergue par l’ASN. La dernière inspection opérée sur le site en avril 2017 avait notamment révélé “des carences” dans la mise en œuvre de son organisation “pour la surveillance et l’entretien des installations”, selon les termes du chef de la division d’Orléans de l’ASN Pierre Boquel, interrogé par Europe 1 le 14 septembre dernier.

Un plan de rigueur centré sur le renforcement de la culture sûreté des équipes a donc été mis en place dès le second semestre 2016 à l’initiative d’EDF. L’objectif prioritaire est d’optimiser les opérations de formation dispensées sur les bonnes pratiques lors des interventions, de doubler le nombre de manager sur le terrain ou de multiplier les communications internes via l’organisation de Journées Sûreté trimestrielles. Depuis, tous les points soulevés dans le rapport de l’Autorité de sûreté ont fait l’objet “d’actions correctives”, et le groupe a proposé “un plan d’action au mois d’avril qui a été accepté” par l’ASN et est en train d’être déployé, a expliqué le groupe EDF en réaction à cette mise sous surveillance.

Une piqûre de rappel

Le nombre d’événements de sûreté ayant d’ores et déjà considérablement diminué, la centrale de Belleville poursuit donc sa quête de performance. Pour ce faire, la direction de la centrale a même demandé l’appui des services centraux du groupe EDF qui doivent se rendre à la centrale de Belleville dans les prochains jours.

Certaines erreurs dans la planification, la préparation et l’exécution des activités de maintenance et d’essai ainsi que des défauts de surveillance dans la conduite des réacteurs ont eu tendance à être corrigés en 2017″, ce qui est “un bon point”, a précisé Pierre Boquel. Le classement de Belleville “sous surveillance renforcée” lié à ces problèmes organisationnels sonne donc surtout comme une piqûre de rappel en attendant que la situation rentre dans l’ordre définitivement. Cette centrale ne présente d’ailleurs aucun “risque imminent en matière de sûreté”, a-t-il ajouté mais l’ASN se doit, en tant qu’autorité administrative indépendante, de s’assurer que l’exploitant respecte à la ligne les exigences de la réglementation en matière de sûreté, de sécurité et de radioprotection.

Ce contrôle renforcé se concrétisera dans les mois à venir par des inspections de l’ASN plus fréquentes, des présentations semestrielles de l’avancement du plan de rigueur et une attention particulière portée à la détection des écarts et leur gestion. Tout cela jusqu’à la prochaine inspection de grande ampleur prévue dans le courant de l’année 2018.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Enfin plus de réalisme face aux évolutions en cours dans le monde :

    (je ne vais plus être obligé de faire des romans fleuves pour tenter de l’expliquer à Bachoubouzouc, Dan et Benjamin ! )

    “Mardi 19 septembre, à l’occasion d’un séminaire, les membres du comité exécutif d’EDF ont présenté les enjeux stratégiques du groupe pour les années à venir. La direction d’EDF a infléchi son discours sur deux points liés au nucléaire. Tout d’abord, l’entreprise ne met plus en avant la compétitivité économique de ses futurs réacteurs face aux renouvelables. Ensuite, elle révise sensiblement la place du nucléaire dans le mix énergétique : dorénavant, les réacteurs doivent pouvoir assurer une production variable, notamment pour réduire la production nucléaire lorsque l’électricité renouvelable afflue sur le réseau.”

    https://www.actu-environnement.com/ae/news/edf-revoit-place-nucleaire-competitivite-role-production-29697.php4?xtor=AL-33

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