Le groupe pétrolier français Total a annoncé lundi 3 juillet sa participation au nouveau mégaprojet de gaz naturel liquéfié (GNL) du groupe russe Novatek, dont la construction est prévue dans le Grand Nord russe. Un projet prometteur compte tenu des ressources estimées mais qui devra, pour se concrétiser, faire fi des conditions géographiques difficiles et des sanctions économiques imposées par l’UE.
Déjà partenaires dans le cadre du projet d’usine de liquéfaction de gaz sur la péninsule de Yamal, actuellement en cours de construction au nord du cercle arctique à 2.500 kilomètres de Moscou, le groupe Total et le spécialiste du gaz en Russie Novatek devraient poursuivre leur coopération dans le Grand Nord. Malgré les difficultés techniques liées au climat et à l’isolement, cette région contient des réserves de gaz considérables et suscite logiquement l’intérêt du groupe français.
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Baptisé Arctique-2, ce nouveau projet sera situé sur la péninsule de Gydan, dans la mer de Kara, et pourrait voir sa première phase de construction débuter dès 2022 ou 2023. Il doit permettre à terme de produire autant que le projet Yamal. “Nous allons définitivement prendre part au projet. Nous détenons presque 19% du capital de Novatek et la réponse est pour moi évidente”, a indiqué le PDG de Total Patrick Pouyanné dans une interview au quotidien russe Vedomosti. Cette participation sera “au minimum de manière indirecte, via notre partenariat avec Novatek. Une participation directe dépendra des conditions, mais nous avons cette volonté”, a-t-il ajouté.
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Cette nouvelle collaboration sera toutefois largement conditionnée à l’évolution des relations diplomatiques et économiques entre la Russie et l’Europe, et la prolongation au non de l’embargo à destination des entreprises russes. M. Pouyanné s’est quant à lui prononcé en faveur d’une levée de ces sanctions, qui “ne nuisent pas seulement à la Russie, mais également à l’Europe”. Pour rappel, le financement de Yamal, qui doit produire 16,5 millions de tonnes à partir de 2019, a largement été handicapé par les sanctions imposées contre Novatek par les Etats-Unis à cause de la crise ukrainienne.
Crédits photo : Novatek