A l’occasion d’une rencontre tripartie organisée jeudi 15 juin 2017 à Thessalonique dans le nord de la Grèce, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et ses homologues chypriote et grec, ont réaffirmé leur ambition commune dans le cadre du projet de gazoduc sous-marin East Med devant relier la Méditerranée orientale au sud de l’Europe. Un projet d’autant plus d’actualité qu’il permettrait suite à la découverte d’importantes réserves d’hydrocarbures dans cette région, de libérer en partie l’Union européenne de sa forte dépendance au gaz russe.
L’Union européenne, qui voit d’un mauvais œil la Baltique concentrer 80 % des importations russes, au détriment des règles de concurrence, et s’inquiète de la dimension politique d’un éventuel gazoduc passant par la Turquie, souhaiterait profiter des importantes réserves découvertes en Méditerranée ces dernières années pour réduire la dépendance du continent à l’égard de l’énergie russe. L’Italie, Israël, la Grèce et Chypre s’étaient engagés pour cela, dans le cadre d’une rencontre organisée en avril dernier à Tel-Aviv, à faire avancer le projet de gazoduc sous-marin reliant la Méditerranée orientale au sud de l’Europe.
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Présent en Grèce la semaine dernière aux côtés du président chypriote Nikos Anastasiades et de son homologue grec Alexis Tsipras, pour leur troisième rendez-vous trilatéral sur le sujet en moins d’un an et demi, M. Netanyahu n’a pas hésité à qualifier cette future installation de révolutionnaire. “Nous avons discuté de production de l’énergie, de la production et du transfert de l’énergie électrique mais aussi et surtout de la construction du gazoduc East Med, qui va constituer une révolution, un ouvrage très prometteur”, a-t-il déclaré. Le gazoduc East Med est “un projet qui contribue à la sécurité énergétique pour nos pays et d’autres pays en Europe”, a ajouté de son côté M. Anastasiades.
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Considéré comme le plus long et le plus profond gazoduc sous-marin du monde, cette installation nécessitera un budget global de 6,2 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros), mais contribuera à limiter la dépendance à l’égard du pipeline Nord Stream via la Russie, au profit du gaz issu des gisements aux larges des côtes chypriotes et israéliennes. Si les études de faisabilité de ce nouveau pipeline ont été achevées, le développement du projet ne devrait pas commencer avant plusieurs années, pour une mise en service possible dans le meilleur des cas aux alentours de 2025.
Crédits photo : Nikos Anastasiades (Twitter)