Chargé d’informer et de défendre les consommateurs en cas de litiges avec leurs fournisseurs, le médiateur national de l’énergie a rappelé, dans un rapport annuel publié mardi 30 mai 2017, la nécessité de maintenir les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité. Contestés depuis plusieurs années et l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, ces tarifs seraient pourtant le seul “bouclier” protégeant les consommateurs d’une hausse des prix.
A l’occasion de la publication cette semaine du bilan annuel de son institution, Jean Gaubert, médiateur national de l’énergie, a pris une nouvelle fois position pour le maintien des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité. Il estime en effet que ces tarifs protègent les consommateurs d’une éventuelle envolée des prix mais considère toutefois que tous les fournisseurs devraient pouvoir les proposer. “Je suis favorable au maintien des tarifs réglementés de vente d’électricité et de gaz naturel afin qu’ils servent de bouclier pour protéger le porte-monnaie du consommateur (…) mais il me semble préférable que tous les fournisseurs puissent les proposer”, a-t-il expliqué.
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Fixés par les pouvoirs publics et appliqués par les fournisseurs historiques (EDF pour l’électricité, Engie pour le gaz, auxquels s’ajoutent quelques régies locales), les tarifs réglementés coexistent depuis maintenant dix ans avec des offres de marché, et influencent nécessairement le niveau des prix proposés par la concurrence. Ces offres de marché peuvent être proposées par les deux anciens monopoles et de nombreux fournisseurs alternatifs comme Direct Energie, Lampiris, Eni ou Enercoop. Ces derniers, réunis au sein de l’Association des opérateurs alternatifs (Anode), ont récemment contester la méthode de fixation des tarifs réglementés du gaz notamment et saisi le Conseil d’Etat.
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Pour le médiateur, si cette différence de traitement entre fournisseurs est anormal, il faut avant tout penser aux intérêts des consommateurs. Ces tarifs réglementés ont déjà été totalement supprimés pour les clients professionnels et cela a montré “combien les consommateurs ne sont pas tous égaux face à ce type de changement”, estime le médiateur, assurant que cette suppression “s’est traduite, pour certains, par une augmentation de leurs factures”.
Crédits photo : EDF