Fragilisées depuis la crise de Crimée en 2014, les relations commerciales entre l’Ukraine et la Russie sont aujourd’hui réduites au stricte minimum. L’Ukraine, dont le réseau électrique est sous tensions constantes, ne peut pas pour l’instant se passer du charbon russe, mais entend bien trouver de nouvelles alternatives afin de cesser toutes importations en provenance de Russie.
En conflit direct avec les séparatistes prorusses qui tiennent les régions de l’Est de l’Ukraine (riches en anthracite), Kiev avait finalement renoncé au mois de mars 2017, à bénéficier des réserves en charbon de ces régions pour alimenter ses centrales électriques. Les ultra-nationalistes notamment, considéraient que le gouvernement ukrainien ne pouvait plus commercer avec des rebelles qui s’efforcent à leurs yeux d’établir leur fief près de la frontière avec la Russie.
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Une situation complexe pour le gouvernement qui manque aujourd’hui cruellement de ressources, et n’a eu d’autres choix que de s’approvisionner temporairement en Russie. Compte tenu des relations avec Moscou, l’Ukraine souhaiterait toutefois interdire ces importations le plus rapidement possible pour s’approvisionner aux Etats-Unis. Le ministre de l’Energie Igor Nassalyk a en effet présenté mercredi 19 avril 2017 au gouvernement un projet de loi empêchant les importations de charbon russe pour les centrales électriques ukrainiennes. Selon lui, Kiev peut dans les semaines à venir avoir recours à des livraisons d’Afrique du Sud réalisées par le milliardaire Rinat Akhmetov pour ses entreprises et, pour le plus long terme, espère signer un contrat pour acheter quatre millions de tonnes par an aux Etats-Unis. “J’espère que les Américains deviendront nos principaux fournisseurs“, a indiqué M. Nassalyk.
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Le Premier ministre Volodymyr Groïsman avait également annoncé en février dernier sa volonté de moderniser ces centrales électriques afin de les rendre compatibles au gaz naturel, et réduire ainsi la consommation nationale de charbon.
Crédits photo : Raimond Spekking