Le Gaz naturel pour véhicules se développe en France - L'EnerGeek

Le Gaz naturel pour véhicules se développe en France

Jeudi 6 avril 2017, Total a annoncé officiellement sa volonté de déployer un large réseau de Gaz naturel pour véhicules (GNV) sur le territoire français. Avec ce nouveau maillage le pétrolier français espère prendre la tête du marché français, car même si le secteur est encore timide, son développement est réel. A l’instar d’autres pays, la France pourrait faire de la place pour ce carburant plein de promesses.

Le GNV : un carburant attractif

Le gaz naturel pour véhicules est en fait du gaz naturel qu’on utilise comme carburant automobile. Il s’agit donc du même gaz que celui distribué par le réseau GrDF et qui sert habituellement pour le chauffage et la cuisine des habitations. Le recours au gaz naturel pour faire fonctionner des véhicules n’a rien de nouveau puisque ce procédé technique a été mis au point au siècle dernier pour faire face aux pénuries de carburants. Mais à l’heure de la transition énergétique, le GNV apparaît désormais comme un carburant très attractif pour fournir une partie du parc automobile, notamment en tant que remplaçant potentiel du diesel.

Le Gaz Naturel pour Véhicules a des arguments à faire valoir, notamment sur le plan économique ou environnemental.

Il faut dire que le gaz naturel pour véhicules a tout pour séduire. Il émet 90% de particules fines en moins par rapport aux carburants classiques. Son bilan carbone est inférieur à celui de l’essence d’environ 25%, et quand il s’agit de gaz vert issu de la méthanisation des déchets végétaux, le bilan carbone devient même neutre. Outre cet excellent bilan environnemental, le gaz naturel pour véhicules est aussi un concurrent très sérieux face aux voitures électriques. Tout aussi silencieux que les véhicules électriques, il offre pourtant une bien meilleure autonomie puisqu’une voiture qui roule au gaz naturel peut espérer atteindre 450 km d’autonomie en moyenne.

Le réseau de GNV imaginé par Total

Développer un réseau de GNV n’a rien de nouveau pour Total. L’entreprise a déjà implanté des stations de service équipées de GNV dans plusieurs pays où ce carburant est plus utilisé, aussi bien par les professionnels que les particuliers. A l’heure actuelle, le réseau GNV de Total compte 450 stations réparties aux quatre coins du monde : en Allemagne, en Egypte, aux Pays-Bas, au Pakistan…

Pour Total, le fait de développer désormais un réseau de GNV sur le territoire français correspond à l’évolution logique du marché des carburants alternatifs dans l’hexagone. Il s’agit de répondre à une demande des clients car le marché connaît une croissance réelle : de plus en plus de bus, de cars, de camions de transport routier ou même de camions pour la collecte de déchets sont équipés pour fonctionner avec du gaz naturel pour véhicules. Et dans les années à venir, il est possible que les véhicules des particuliers s’adaptent également au GNV.

Total compte déployer 110 stations françaises dans son réseau de GNV.

Le réseau GNV imaginé par Total vise un déploiement assez rapide. Les stations AS24 (la filiale de Total pour l’activité du gaz naturel pour véhicules) seront construites sur de nouveaux sites ou installées à la place de stations Total existantes. La première station a été inaugurée à Nantes (dans la Loire-Atlantique) le 5 avril 2017, mais d’autres stations sont déjà prévues. Le groupe souhaite ouvrir quinze autres stations au cours de l’année 2017, puis une dizaine de nouvelles chaque année jusqu’à atteindre l’objectif des 110 stations en service sur le territoire français. Les pompes seront déployées en priorité dans les agglomérations et dans les zones de forte activité industrielle.

Un marché appelé à se développer

Le gaz naturel pour véhicules est très développé sur le marché des carburants étrangers : il est très utilisé en Nouvelle-Zélande, et on le trouve aussi présent en Italie ou aux Etats-Unis. Mais en France, s’il a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale à cause des pénuries de carburant, ce n’est que récemment que son développement est devenu une priorité. Notamment à cause du calendrier de la transition énergétique et du taux de pollution trop élevé du diesel. Aujourd’hui, les collectivités sont de plus en plus nombreuses à se laisser séduire par le GNV. En effet, malgré un coût d’achat des véhicules plus élevé que celui des véhicules standards, celui du GNV est inférieur que celui de ses carburants concurrents, ce qui permet à terme d’amortir la différence du prix d’achat. La France ne comptait que 13 000 véhicules immatriculés roulant au GNV début 2016 mais le chiffre de ce parc automobile pourrait grimper rapidement dans les années à venir, à cause des nouvelles normes sur les émissions de CO2 des véhicules de transports publics et privés.

Le développement d’un réseau GNV est donc bien d’actualité, et Total n’est pas la seule entreprise tricolore à investir dans ce marché émergent. GDF Suez possède déjà un réseau de stations service alimentées en gaz naturel pour véhicules : le réseau GNVERT. Mais ces stations ne concernent qu’un nombre limité de grandes villes de France. Engie est aussi sur les rangs pour développer son propre réseau GNV : elle compte déjà 140 stations équipées de GNV en service, et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Elle prévoit d’ouvrir vingt postes supplémentaires sur le territoire français d’ici 2018. Engie vise même l’international puisque l’entreprise compte investir près de 50 millions d’euros pour ouvrir une cinquantaine de stations en Europe dans les dix prochaines années.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Le biogaz a un bien meilleur bilan énergétique dans le chauffage voire l’industrie que dans les transports où les moteurs thermiques ont un bas rendement.

    Le gaz peut encore un peu se concevoir pour des camions et poids-lourds quand on ne peut faire autrement pour le moment mais pour des voitures c’est une ineptie vu le bilan énergétique et l’appel de gaz importé que cela créerait.

    Il faudrait être clairs car additionner une filière “transports” électrique, une filière hydrogène et une filière gaz avec toutes les infrastructures associées fait qu’il y a 2 filières de trop pour les voitures, entre autres. Tout cela est une perte de temps et coûte cher inutilement.

    Pour le moment ce sont les batteries et donc les véhicules électriques, surtout lorsqu’on leur ajoute le solaire, la légèreté et l’aérodynamisme associés qui ont le meilleur bilan. Les batteries de flux deviennent très intéressantes avec les évolutions actuelles et répondent également à la demande des poids-lourds avec le meilleur bilan. Cà permet en plus à tout le monde de recharger à domicile aux meilleurs moments et prix de même que du stockage donc d’autres formes de rémunérations. On ne peut guère trouver mieux comme perspectives avec les batteries de flux qui n’ont pas de pertes et sont rechargeables à domicile et sans danger.

    L’hydrogène entraîne nécessairement quelques pertes de rendement de conversion mais évite les importations, a un meilleur bilan que le gaz et même que le biogaz au plan des véhicules et est complémentaire des excédents de renouvelables compatibles avec certaines technologies de production d’hydrogène par les bâtiments et quartiers comme par exemple l’excellente technologie de Sylfen notamment :

    http://sylfen.com/fr/offres/#b%C3%A9n%C3%A9fices

    L’hydrogène se conçoit donc mieux pour les poids-lourds et flottes captives et l’électrique pour les véhicules légers et les batteries de flux pour les véhicules lourds également, trains compris quand il ne sont pas reliés directement au réseau électrique comme dans beaucoup de pays et endroits dont les Etats-Unis, Allemagne etc.

    L’hydrogène liquide est également un excellent vecteur à terme tout comme depuis longtemps dans le spatial, pour les avions commerciaux par sa plus grande légèreté que le kérozène et sa capacité énergétique supérieure à poids égal.

    Il est idéalement compatible avec les avions type Blended Wing Body (BWB) dont les bilans énergétiques globaux sont exceptionnels et les meilleurs possibles. Reste le problème de l’hydrogène liquide dans les avions commerciaux mais qui est résolu dans le spatial depuis longtemps.

    En conclusion le gaz pour les véhicules est une voie de garage !

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  • Ces batteries de flux sont encore utopiques, à fort impact écologiques (vanadium, lithium, etc…) et inadaptées au transport au cause de leur volume et de leur prix. Actuellement on peut comparer toutes les batteries à un réservoir d’essence percé, car il se vide même s’il on ne s’en sert pas…
    La voiture électrique, malgré le bon rendement du moteur (90%) n’est utile que en ville et que s’il on roule en permanence, comme les taxis. Pour une voiture de golf ou de plage qui ne sert que quelques heures au mois d’aout, le rendement est plutôt de 1%, car il faut charger la batterie toute l’année pour son entretien.
    Le moteur thermique de rendement très faible (5% en ville, 20% sur route), mais associé au (bio) GNV ou à l’éthanol, ou au Diester reste la seule solution raisonnable et propre pour l’utilisation dominicale des particuliers. Le réservoir de GNV ou de H2 est absolument étanche ! Et la fabrication du véhicule thermique n’émet que la moitié du CO2 nécessaire au véhicule électrique…
    Arrêtons de rêver d’utopies franco-françaises et regardons ce qu’ont déjà fait les autres pays depuis 25 ans. De nombreux pays ont :
    – proscrit le Diesel (Japon, Brésil, Liban…)
    – distribué du GNV (bio), de l’éthanol E85, de l’hydrogène, du Diester B30 et B100, de l’éthanol ED95 (pays bas, Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Allemagne, Nouvelle Zélande…)
    – commercialisé des véhicules hybrides, au GNV, a l’E85, à l’hydrogène, des piles à combustibles, à l’air comprimé (brevet français)… (Allemagne, Italie, Espagne, US, Japon, Inde).
    Et en France ? blablabla… on roule en Diesel. On est le premier producteur de E85 mais comme on n’a plus les véhicules, on l’exporte…
    En attendant nous sommes parmi les 9 pays de l’UE à l’amende pour cause de pollution de l’air. A Paris on a même diminué de 30% le trafic routier tout en augmentant la pollution, et bravo Paris !!
    Et puis vive les subventions pour le chauffage au bois en ville, pendant que les autres pays l’interdisent ou imposent le dépoussiérage des fumées et favorisent la gazéification du bois (Allemagne, Mexique, Suisse…).
    La voiture électrique pour tous : encore le lobby du nucléaire qui a frappé.

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