Dans un nouveau rapport publié jeudi 6 avril 2017, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) tempère l’effet, à première vue négatif, d’une baisse des investissements dans le secteur des énergies renouvelables en 2016. Compte tenu du nouveau record des capacités installées en une année et de la baisse significative des coûts de production, cette tendance pourrait même être le signe d’une compétitivité accrue des renouvelables sur le marché mondial de l’énergie.
Il est désormais possible de produire plus en investissant moins. C’est en tous cas ce que révèle le nouveau rapport du Pnue selon lequel le développement record des énergies renouvelables enregistré l’an dernier et la contraction des investissements, seraient directement liés à la baisse des coûts de ces technologies. L’année 2016 a en effet vu les filières renouvelables progresser fortement avec plus de 138 GW de nouvelles capacités éolienne, solaire, géothermique, ou biomasse installées en seulement une année. Un chiffre record qui s’est accompagné en parallèle d’une chute des investissements dans les mêmes filières de 23% par rapport à l’année 2015 pour un montant total de 241,6 milliards de dollars, soit le niveau le plus bas depuis 2013.
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Pas d’inquiétude pour autant selon le Pnue, qui voit dans ces tendances inversées le signe d’une plus grande compétitivité des énergies renouvelables à l’international grâce à la baisse des coûts de l’éolien (terrestre et en mer) et du solaire photovoltaïque, à des conditions de financement plus favorables, et à une plus grande efficacité des technologies. “L’éolien et le solaire sont plus compétitifs que le charbon ou le gaz – voire les deux – en terme de coûts dans un nombre croissant de pays“, note le rapport, réalisé avec Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Si certaines énergies renouvelables, comme la biomasse et le solaire thermique, n’ont fait que “peu de progrès“, le coût moyen du solaire (sans stockage) a atteint 101 $/MWh, en baisse de 17% sur un an, et celui de l’éolien terrestre 68 $/MWh, en recul de 18%.
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Malgré tout, la forte baisse des investissements en Chine comme dans certains pays émergents interpelle, et rappelle la grande vulnérabilité de l’éolien et du solaire aux changements défavorables de politique énergétique. Au total, dans les pays en développement, les investissements ont reculé de 30% l’an dernier à 116,6 milliards de dollars, soit bien plus que dans les économies développées (-14% à 125 millions d’euros), qui repassent en tête du volume d’investissements.
Crédits photo : Banque mondiale