Bruxelles a validé lundi 6 mars le plan d’investissement du gouvernement hongrois, élaboré en collaboration avec la Russie, pour la construction de deux réacteurs nucléaires à Paks, près de Budapest. La Commission a estimé que l’aide d’Etat que représente le financement russe dans ce dossier, n’entraînait que des distorsions de concurrence limitées et qu’elle répondait aux exigences de l’UE en la matière.
Financé à hauteur de 80% par la Russie, le projet de centrale nucléaire Paks II (d’un budget global de 12,5 milliards d’euros) était accusé par l’Autriche de bénéficier d’une aide d’Etat anticoncurrentielle et contraire à la législation européenne. La Commission européenne avait ouvert fin 2015 une enquête approfondie afin de déterminer si ce projet, attribué sans appel d’offres et contesté par l’opposition, était viable économiquement et conforme aux règles européennes existantes en matière de concurrence.
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A la suite de cette enquête, Bruxelles s’est prononcé lundi 6 mars pour la poursuite du projet, estimant qu’il répondait aux exigences de l’UE. Cet investissement est considéré comme “une aide d’Etat“, mais le gouvernement hongrois “a pris des engagements substantiels” pour “limiter les distorsions potentielles de la concurrence“, explique l’exécutif européen dans un communiqué. “Le montant de l’aide est limité et proportionné aux objectifs poursuivis“, ajoute-t-il pour justifier sa décision.
La Hongrie s’est notamment engagée dans ce cadre à employer les bénéfices réalisés par l’exploitant de Paks II pour rembourser ou couvrir les frais d’exploitation, et non pour réinvestir dans la construction de capacités de production nouvelles. Les nouveaux réacteurs seront séparés “sur les plans fonctionnel et juridique” de l’exploitant des quatre premiers réacteurs, afin d'”éviter une concentration du marché“, précise le communiqué.
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Ces réacteurs sont destinés à remplacer les quatre réacteurs actuellement en fonction sur le site, construits dans les années 80 et qui assurent la moitié de la production d’électricité en Hongrie. Le chantier devrait débuter en 2018 pour une mise en service espérée du premier réacteur en 2023. Ce projet est “important pour la coopération bilatérale russo-hongroise, et nous sommes ravis de pouvoir lancer le stade actif de sa mise en œuvre“, a réagi quant à lui le vice-président de Rosatom, Kirill Komarov.
Crédits photo : Kremlin
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Le texte original est plus complet et plus problématique :
La Hongrie a décidé d’accepter la proposition de Rosatom, l’entreprise d’État de l’énergie en Russie, pour la construction de deux nouveaux réacteurs sur le site de Paks… “sans lancer d’appel d’offre”
“La Russie a ainsi octroyé un prêt de 10 milliards d’euros pour couvrir la majorité des 12,5 milliards d’investissements nécessaires.” (quelle générosité sans arrière pensée !)
L’eurodéputé hongrois Benedek Javor a souligné le caractère « particulièrement inquiétant » de la situation, au vu des problèmes techniques rencontrés par ce genre de réacteur (VVER), construits par la Russie, en Europe.
“La Hongrie envisage de construire un système d’évacuation des déchets dans les couches géologiques profondes d’ici 2064. Les autorités hongroises n’ont toutefois fourni aucune information concernant une installation de stockage provisoire, que ce soit sur leur territoire ou à l’étranger. Certaines inquiétudes demeurent quant à la perte de pouvoirs de l’autorité de réglementation nucléaire et à la gestion des combustibles irradiés et d’autres déchets radioactifs.”
https://www.euractiv.fr/section/energie/news/hungary-wins-final-eu-approval-for-russian-built-nuclear-plant/
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