Malgré l’échec des dernières négociations et le veto du gouvernement français, le groupe Areva s’est dit, mardi 21 février, toujours “ouvert” à l’entrée à son capital du chinois CNNC dans le cadre de sa restructuration. Une telle coopération, si elle se concrétisait, scellerait une collaboration de longue date entre Areva et le groupe chinois, et permettrait surtout au groupe français d’asseoir sa position en Asie, continent en plein essor dans la filière nucléaire.
Le capital du futur Areva, recentré sur le cycle du combustible après la cession de sa branche réacteurs à EDF, “reste ouvert à un investissement de CNNC dans le même cadre que les accords en cours de finalisation avec deux investisseurs“, a affirmé Areva dans un communiqué publié cette semaine, en marge de la signature à Pékin d’un accord-cadre de coopération industrielle et commerciale entre les deux groupes.
Lire aussi : Bernard Cazeneuve en Chine pour défendre le nucléaire français
Les deux partenaires industriels semblent pourtant loin d’un accord depuis l’échec des négociations et le refus de l’Etat français en raison des exigences chinoises jugées bien trop élevées. Pékin aurait exigé par exemple être le premier actionnaire derrière l’Etat français dans un contexte de relations diplomatiques tendues avec Tokyo, tandis que la France souhaitait que les investisseurs chinois et japonais détiennent la même participation au capital de NewCo. CNNC aurait également demandé de disposer d’un siège au conseil d’administration de NewCo, alors même que l’Etat français s’est toujours exprimé contre l’idée d’une représentation directe des investisseurs tiers. “Les conditions d’entrée au capital de NewCo seront les mêmes pour tous les investisseurs et l’Etat ne souhaite pas de représentation directe des investisseurs tiers au conseil d’administration de NewCo“, indiquait-on fin janvier dans l’entourage du secrétaire d’Etat à l’Industrie Christophe Sirugue.
Lire aussi : Le plan de restructuration d’Areva entre dans une nouvelle phase
Pour rappel, Areva a déjà conclu début février un accord avec les japonais MHI et JNFL, par lequel ils se sont engagés à apporter 500 millions d’euros en contrepartie de 10% du capital du nouvel Areva (5% chacun) dans le cadre de deux levées du fonds à venir. Ces deux levées de fonds ont été approuvées le 3 février par les actionnaires de la holding du futur groupe restructuré et du nouvel Areva.
Crédits photo : Areva