Déjà fortement fragilisé depuis la crise de Crimée et la fin des relations commerciales entre l’Ukraine et la Russie en 2014, le réseau électrique ukrainien est aujourd’hui confronté à de grandes difficultés d’approvisionnement. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence énergétique mercredi 15 février dernier, demandant ainsi à la population d’économiser autant d’énergie que possible.
Depuis bientôt deux semaines, une grève bloque une voie ferrée reliant la région est, fortement productrice de charbon et soutenue par la Russie, et le reste du pays. Les utlra-nationalistes à l’origine de ce mouvement de contestation, justifient leur action par le fait que Kiev ne devrait pas commercer avec des rebelles qui s’efforcent à leurs yeux d’établir leur fief près de la frontière avec la Russie. Or, Kiev continue d’acheter un type particulier de charbon qui ne se trouve que dans l’est séparatiste du pays, et qui est nécessaire au fonctionnement des centrales ukrainiennes.
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Ce flux s’est poursuivi en dépit du conflit entre les séparatistes pro-russes et l’armée ukrainienne qui a coûté la vie à plus de dix mille personnes. Une situation complexe pour le gouvernement ukrainien qui manque aujourd’hui cruellement de ressources et n’a eu d’autres choix que de déclarer l’état d’urgence dans le secteur énergétique pour une durée indéterminée.
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N’étant plus en capacité de garantir l’approvisionnement du réseau électrique national, les autorités préviennent dans ce cadre que des délestages réguliers pourraient avoir lieu prochainement et demandent à la population d’optimiser et de réduire de manière drastique leurs consommations d’énergie. Plusieurs grandes villes ukrainiennes et certains quartiers de la capitale Kiev “pourraient se retrouver sans chauffage”, a déclaré le Président ukrainien Petro Porochenko lors d’un discours, en ajoutant que plusieurs usines pourraient être obligées d’arrêter leur production, ce qui menace 300.000 emplois.
Crédits photo : Raimond Spekking