L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné le 12 janvier dernier son accord de principe pour le redémarrage de 9 des 12 réacteurs nucléaires français concernés par des contrôles de sûreté. L’ASN a jugé que les anomalies présentées par les générateurs de vapeur de unités de 900 MWe n’entraînaient pas de risques compte tenu des résultats des contrôles réalisés et des justifications techniques apportées par EDF.
En juin 2016, l’ASN avait demandé à l’exploitant EDF de mener des essais complémentaires sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs, potentiellement affectés par des teneurs en carbone excessives. Certains fonds primaires de ces générateurs, fabriqués par Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ou par JCFC au Japon, pouvaient en effet présenter une zone de concentration importante en carbone, affaiblissant potentiellement leurs propriétés mécaniques.
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Si les six générateurs de vapeur forgés par le Creusot avaient été considérés, après contrôle, comme ne posant pas de problème en termes de sûreté (et donc rapidement redémarrés), la question s’était focalisée depuis la rentrée sur les douze fabriqués pour partie par JCFC. L’ASN avait demandé le 18 octobre dernier à EDF de réaliser sous trois mois des contrôles complémentaires sur ces générateurs de vapeur. Il vient aujourd’hui de valider le redémarrage de neuf de ces douze réacteurs, dont sept ont déjà redémarré et deux autres (Tricastin 4 et Civaux 2) doivent redémarrer respectivement le 16 janvier et le 26 janvier.
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Au final, seuls trois réacteurs restent encore à contrôler et le seront dans les mois à venir. L’ASN précise en effet avoir validé en parallèle la demande de l’énergéticien français de reporter de deux semaines l’échéance des contrôles prescrits pour le réacteur 2 de la centrale nucléaire du Tricastin en raison de la vague de froid attendue cette semaine et des risques qui pèsent logiquement sur l’approvisionnement électrique national. L’ASN a considéré “ce report comme acceptable au regard de la sûreté et a fixé au 3 février 2017 l’échéance des contrôles pour ce réacteur”, et pourrait faire de même concernant l’échéance des contrôles prescrits pour le réacteur 1 de la centrale de Civaux. Le réacteur Civaux 2 est quant à lui apte au redémarrage et n’attend plus que le feu vert de l’ASN qui examine actuellement les conclusions du groupe EDF en collaboration avec l’IRSN.
COMMENTAIRES
On vit au jour le jour avec en plus des dossiers falsifiés et la justice saisie. Ce lobby et monopole est de moins en moins sérieux, il y a vraiment lieu de s’en préoccuper car on a 58 réacteurs et des problèmes récurrents. Le temps “du nuage qui s’arrêtait aux frontières” c’est fini. Et en plus le groupe d’Etat russe Rosatom dont on connaît les multiples défaillances et mode de fonctionnement en position de sauveur.
“Le contexte est préoccupant, estime le président de l’Autorité de sûreté nucléaire. En 2016, la découverte d’anomalies affectant une dizaine de réacteurs et les falsifications constatées au Creusot ont dégradé une situation déjà précaire” :
http://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-ASN-juge-que-la-situation-est-devenue-preoccupante-apres-une-annee-2016-difficile-28295.php4