Fort d’une production d’énergie d’origine renouvelable en pleine progression, le Canada intensifie ses efforts de lutte contre le réchauffement climatique et prévoit de réduire de 80% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050 par rapport à 2005. La ministre de l’environnement canadienne souhaite en ce sens abandonner le charbon à l’horizon 2030.
Alors qu’une partie de l’opposition reprochait au gouvernement de Justin Trudeau d’avoir conservé les mêmes objectifs de réduction des émissions de GES que le précédent gouvernement (soit 30 %), la ministre canadienne de l’environnement, Catherine McKenna, a récemment annoncé de nouveaux objectifs plus ambitieux et affirmé la volonté du gouvernement de fermer l’ensemble des centrales à charbon présentes sur le territoire à l’horizon 2030.
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“Situées dans quatre provinces, les centrales rejettent environ 10% des émissions totales de GES au Canada et leur fermeture équivaudra à retirer 1,3 million de voitures de la circulation“, a indiqué Mme McKenna lors d’une conférence de presse donnée la semaine dernière. La province pétrolière de l’Alberta avait déjà annoncé son intention de fermer ses centrales à charbon d’ici 2030 et de réduire ainsi de 10 millions de tonnes ses émissions de GES. “La fermeture prévue des centrales dans trois autres provinces, la Saskatchewan, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse, contribuera à hauteur d’au moins 5 millions de tonnes à ces réductions“, a-t-elle ajouté.
Les autorités canadiennes souhaitent dans ce cadre faire passer la part d’électricité produite via des sources d’énergies renouvelables à 90% contre 80% à l’heure actuelle. D’après le dernier rapport de l’Office national de l’énergie canadien publié mi-octobre, le pays serait aujourd’hui le quatrième producteur d’énergies vertes au monde. Le Canada aurait enregistré au cours de la dernière décennie une augmentation spectaculaire de ses capacités de production renouvelables, passant de 75.000 MW en 2005 à près de 95.000 MW l’an dernier, soit plus de 26% d’augmentation.
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Petit bémol toutefois, si des mesures supplémentaires seront prochainement annoncées pour les centrales au gaz naturel, aucun objectif de réduction n’a été fixé pour le secteur pétrolier, principale source d’augmentation des émissions de GES du Canada ces dernières années.
Crédits photo : SaskPower