Souvent présentée comme la solution miracle, l’énergie photovoltaïque séduit de très nombreux pays africains, à l’instar du Burkina Faso. Pourtant, le bloggeur canadien Philippe Gauthier, du mensuel culturel “Voir”, rappelle que cette technologie nécessite des métaux rares qui « limiteront sérieusement le déploiement à venir de l’énergie solaire ».
Le 1er août, le Burkina Faso démarrait la construction d’une centrale solaire à Zina. Comme de nombreux pays du continent, il compte sur la technologie photovoltaïque pour diversifier son mix énergétique et répondre aux besoins en électricité de sa population. Certains Etats, comme la France et les Etats-Unis, financent d’ailleurs directement des projets renouvelables en Afrique ; ils espèrent ainsi respecter l’accord de la COP21 qui réaffirme « la nécessité de promouvoir l’accès universel à l’énergie durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, en renforçant le déploiement d’énergies renouvelables ».
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Seulement, Philippe Gauthier, dans son billet de blog intitulé « L’énergie solaire plombée par les terres rares », lance un pavé dans la marre. Selon lui, l’énergie solaire ne devrait pas être considérée comme une énergie renouvelable puisque les matériaux utilisés dans la fabrication des panneaux photovoltaïques comportent tous des métaux dont les quantités disponibles sont limitées.
En reprenant les travaux de l’Université suédoise d’Uppsala, il explique que les trois générations de panneaux photovoltaïques sont concernées par ce problème. La première génération, qui représente 90 % du marché actuellement, utilise des connecteurs en argent, « un métal dont les réserves sont extrêmement basses ». La seconde génération (CdTE ou CIGD) absorbe une forte quantité de terres rares (tellure et indium). Enfin, la troisième génération, encore au stade pré-commercial, nécessite du titane et surtout du ruthénium, dont la quantité sur Terre est également limitée.
De quoi freiner les ardeurs de ceux qui croient en l’énergie solaire ? Pour Philippe Gauthier, le photovoltaïque n’est en tout cas pas la solution miracle. « Loin d’être inépuisable, cette source d’énergie est liée aux réserves très limitées de terres rares dont nous disposons ».
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Crédit photo : @Géo
COMMENTAIRES
bonjour
http://actu.epfl.ch/news/une-nano-rouille-championne-pour-fabriquer-de-l-hy/
une autre approche très prometteuse
Je trouve votre article un peu à charge contre le PV :
Certes les panneaux PV à base de silicium cristallin utilisent, pour l’instant, de l’argent pour réaliser les connections. On sait cependant déjà produire des panneaux sans argent ( http://solarindustrymag.com/natcore-reaches-17-5-efficiency-with-novel-solar-cells ), et même sur les panneaux en utilisant les quantités mises en œuvre baissent.
Il faut aussi bien voir que l’industrie de la photographie argentique était historiquement l’un des plus gros consommateur d’argent, et que les volumes consommés étaient nettement plus importants que ceux consommés aujourd’hui par le PV (et, autant le recyclage des panneaux est prévu depuis leur fabrication, autant l’argent consommé par les photos était définitivement perdu).
On consomme actuellement plus d’argent pour produire des pièces de monnaie que pour les panneaux PV, et cela me semble plus futile…
Je n’ai pas été chercher les données concernant les terres rares utilisées sur le PV en couche mince, mais je doute que les consommations soient si importante en regard des autres utilisations (électronique …), sachant que comme leur nom l’indique ces panneaux n’utilisent qu’une très fine couche active. Quoi qu’il en soit ces panneaux restent un marché de niche, et ne représenteront pas plus de 10% du marché pendant encore longtemps…
Pouvez vous nous expliquer comment est prévu le recyclage des panneaux solaires dès leur fabrication ?
Quels sont les déchets ultimes en nature et en quantités de ce recyclage ?
Combien cela coûte par mètre carré de panneau ?
Qui paye ce recyclage ?
Y a t’il actuellement des usines de recyclage en France ?
Ce serait logique car les premiers panneaux solaires installés dans le monde et aussi en France datent des années 70 80;
Merci de vos réponses.