Dans une tribune récemment publiée dans les Echos, les sénateurs Les Républicains Jean-Claude Lenoir et Ladislas Poniatowski plaident pour une vraie politique industrielle du nucléaire. Les deux parlementaires, spécialistes du secteur de l’énergie, souhaitent préserver l’énergie atomique au sein de notre mix énergétique afin d’éviter d’avoir recours aux énergies fossiles.
Tandis que Ladislas Poniatowski est actuellement président du groupe d’études Énergie au Sénat, Jean-Claude Lenoir est membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. A ce titre, il est donc de leur devoir d’élus de s’intéresser à l’évolution du mix énergétique français.
Le 22 juillet dernier, ils ont ainsi publié un plaidoyer en faveur de l’industrie nucléaire, proposant notamment de prolonger la durée de vie de certains réacteurs avec l’approbation de l’Agence de sûreté nucléaire (ASN). En effet, précisent-ils, « l’idée que les énergies renouvelables pourraient se substituer au nucléaire ne résiste pas à l’épreuve des faits ». En prenant l’exemple allemand, ils critiquent en particulier le recours aux énergies fossiles pour pallier à l’intermittence des ENR.
Par ailleurs, ils recommandent de revenir sur les décrets d’application qui prévoient de confier la politique énergétique au ministère de l’Environnement plutôt qu’au ministère de l’Industrie. Selon eux, l’adoption de telles mesures garantirait au nucléaire français « tous les atouts pour prospérer dans l’avenir ».
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COMMENTAIRES
Si la capacité de production d’énergie électrique d’EDF dépasse les besoins français, il est toujours possible de vendre l’excédent d’électricité aux pays voisins, car elle coûte moins cher, et elle est pratiquement décarbonée. Cet avantage devrait être matérialisé par la taxe carbone qui n’a malheureusement pas encore vu le jour dans toute l’Europe (en Suède, elle est en vigueur depuis 12 ans, et se monte actuellement à plus de 120€ par tonne de CO² émise!). Dans l’état actuel de nos finances et de la balance de notre commerce international, on comprend mal les décisions qui tendent à réduire sans raison le fonctionnement de notre parc de centrales nucléaires tant que l’Autorité de Sûreté Nucléaire ne s’y opposera pas. Lutter contre le CO², oui, mais en s’attaquant en priorité aux activités qui en produisent (chauffage, industrie, transport); là il y a à gagner.
A fortiori, il est aberrant de prendre des disposition pour remplacer l’usage de nos moyens non carbonés par une électricité allemande plus chère provenant d’un lignite particulièrement polluant en nous faisant pâtir de cette pollution.