Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, a annoncé le lancement d’une série d’appels d’offres portant sur le déploiement de parcs hydroliens et éoliens flottants au large des côtes françaises. Cette annonce engage ainsi le secteur hydrolien tricolore dans une nouvelle étape de son développement, au-delà des équipements pilotes. Plus que jamais, la France semble vouloir mettre le cap sur les énergies marines renouvelables.
Développer les énergies marines renouvelables…
“J’avance les calendriers pour les énergies marines renouvelables dans l’hydrolien et l’éolien flottant et j’engage la procédure dès aujourd’hui”, a annoncé Ségolène Royal le 13 mai dernier lors d’une visite à Brest, dans le Finistère. La ministre de l’Énergie assistait à l’inauguration de la seconde hydrolienne DCNS/OpenHydro du projet de parc démonstrateur hydrolien EDF de Paimpol-Bréhat.
L’appel à projets porte sur le déploiement d’une puissance de production hydrolienne totale de 6.000 MW à l’horizon 2023. Un chiffre auquel s’ajoutent les 3.000 MW de projets actuellement en cours de développement. Les premières fermes commerciales devraient ainsi voir le jour entre 2020 et 2021.
“C’est un moment national de premier plan que nous vivons aujourd’hui. Les acteurs industriels ont besoin de visibilité et de perspectives et c’est pour ça que les appels d’offres pour les énergies marines renouvelables hydrolien et éolien flottant ont été accélérés”, a précisé la ministre au cours de son discours. Ce sont “les pays qui seront les plus rapides qui donneront à leurs entreprises le plus de potentialités et de chances”.
… une opportunité écologique et économique
En matière d’énergies marines renouvelables, la France a de nombreux atouts à faire valoir, notamment grâce à un fort potentiel géographique et industriel. L’exploitation des courants marins grâce à l’énergie hydrolienne pourrait permettre à l’Hexagone de faire émerger un modèle économique à la fois source de croissance et d’énergie propre.
L’annonce de Ségolène Royal était donc attendue avec impatience par de nombreux industriels. “C’est l’accélération du lancement des fermes commerciales qui va nous permettre à la fois d’assurer la continuité entre les fermes pilotes du raz Blanchard et la suite de la production industrielle et donc de justifier correctement nos investissements”, a expliqué Hervé Guillou, PDG de DCNS.
Aujourd’hui, une seule hydrolienne produit de l’électricité en France : celle immergée par la société Sabella au large de l’île d’Ouessant, dans le Finistère. D’ici cet été, les équipements du parc pilote de Paimpol-Bréhat devraient être raccordés au réseau : EDF deviendra ainsi le premier électricien au monde à exploiter une ferme hydrolienne.
Crédit photo : GLM35