Le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) et les gestionnaires du réseau de gaz français (GRDF, GRTgaz, SPEGNN, TIGF) ont publié jeudi 21 avril une étude intitulée Panorama du gaz renouvelable en 2015. Cette étude, qui se veut un état des lieux de la filière tricolore du biogaz, témoigne de la progression de cette source d’énergie dans le mix énergétique de la France.
Le biogaz, une source d’énergie renouvelable
Le biogaz est une source d’énergie renouvelable issue de la fermentation de matières organiques (végétaux, bois, déchets organiques agricoles, boue d’épuration…) en l’absence d’oxygène. Il peut être valorisé sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant. Lorsqu’il est débarrassé de ses composants indésirables (dioxyde de carbone, sulfure d’hydrogène et eau), il atteint la qualité de gaz naturel et peut ainsi être injecté sur les réseaux.
Fin 2015, la France comptait 17 sites d’injection de biogaz (8 unités agricoles autonomes, 5 valorisant des déchets ménagers et des biodéchets, 3 installations agricoles territoriales et 1 station d’épuration) répartis dans huit nouvelles grandes régions.
Ce parc d’injection de biogaz a permis de distribuer plus de 82 GWh dans les réseaux tricolores, soit 0,02 % de la consommation gazière annuelle de notre pays. Un volume qui a permis d’éviter l’émission de 15.000 tonnes de gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Le SER estime que la production de biogaz devrait progressivement augmenter pour atteindre 1,7 TWh en 2018 puis 8 TWh en 2023.
Un intérêt écologique et économique
Le gouvernement compte bien s’appuyer sur le gaz renouvelable pour verdir le mix énergétique français. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte prévoit en effet de mobiliser cette énergie propre à hauteur de 10 % de la consommation totale de gaz, à l’horizon 2030.
Jean-Louis Bal, Président du SER, souligne “des ambitions environnementales très volontaires. Le biogaz est une solution au cœur de la transition. Il répond à un enjeu d’optimisation dans la gestion des déchets, et à des enjeux agricoles de favorisation du retour de la matière organique dans les sols et de source de revenu complémentaire pour les agriculteurs”.
Selon le Panorama du gaz renouvelable 2015, ce ne seraient pas moins de 200 projets qui seraient inscrits sur file d’attente pour être raccordés au réseau de gaz. Des installations qui représentent une puissance de 3,86 TWh et qui permettraient de couvrir la consommation annuelle moyenne de 320.000 clients. Véritable procédé d’avenir, la filière biogaz pourrait même permettre de fournir du travail à quelque 10.000 personnes d’ici 2020.
Crédit photo : Iwona_Olczyk