Dans son dernier inventaire des déchets radioactifs, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) souligne l’importance du volume des déchets qui seront issus du démantèlement des installations nucléaires françaises après 2020. Pour contribuer à réduire les volumes à stocker, le groupe EDF développe progressivement son activité de traitement des déchets. L’analyse des besoins du marché européen, basée sur le nombre prévisionnel de centrales amenées à fermer eu Europe, incite aujourd’hui l’électricien français à renforcer ses capacités pour proposer ses services à l’échelle internationale et capter une part significative de ce marché en devenir. Il vient pour cela de conclure un accord avec le groupe suédois Studsvik pour devenir propriétaire de deux usines de traitement de déchets.
Si la quantité de déchets nucléaires a relativement peu augmenté ces dernières années selon les chiffres de l’édition 2015 de l’Inventaire national de l’Andra, le démantèlement progressif des centrales nucléaires après 2020 devrait logiquement entraîner une hausse significative des matières et déchets radioactifs. Toutes les estimations montrent en effet que la quantité de déchets va augmenter dans les années à venir, pour atteindre 1,8 million de mètres cubes fin 2020, puis 2,5 millions de mètres cubes fin 2030. A l’horizon 2080, la France aura finalement accumulé près de 4,3 millions de tonnes de déchets radioactifs, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. L’essentiel de ces volumes correspond à des déchets très peu ou peu radioactifs, provenant de la déconstruction des installations nucléaires françaises.
Selon la Commission européenne, le nombre de réacteurs mis à l’arrêt en Europe va être multiplié par quatre entre 2015 et 2030, générant des volumes importants de déchets métalliques, et le marché lié à la déconstruction et à la gestion des déchets en Europe devrait atteindre, , près de 250 milliards d’euros d’ici à 2050. Dans un contexte de généralisation progressive de démarches de production durable, en lien avec le recyclage et l’économie circulaire, le traitement des déchets s’impose comme une solution intelligente.
Dans ce cadre et pour s’adapter à cette évolution, le groupe EDF, en tant que leader de la production électronucléaire européenne, se prépare dès aujourd’hui et déploie son activité dans le traitement des déchets faiblement radioactifs en renforçant ses capacités industrielles existantes portées par sa filiale Socodei. Le groupe français vient de signer avec l’entreprise suédoise Studsvik un accord relatif aux activités de déconstruction de centrales nucléaires et de gestion des déchets, comprenant l’acquisition de deux usines de la partie “Waste treatment”. Ces deux unités de traitement concernent des activités de recyclage, d’incinération et de pyrolyse situées en Suède et en Angleterre. Ajoutés à l’usine Centraco, exploitée par Socodei, ces nouveaux équipements industriels offrent l’opportunité à EDF de devenir le leader du traitement de déchets radioactifs sur un marché promis à un fort développement, et de proposer des réponses aux besoins du groupe et d’autres acteurs en Europe. Cette acquisition permet également de compléter les compétences actuelles du groupe en matière de savoir-faire, d’ingénierie et de développement commercial, et de tendre à terme vers la création d’une véritable plateforme européenne de traitement des déchets radioactifs. Comme l’explique dans un communiqué Sylvain Granger, Directeur des projets déconstruction et déchets d’EDF, “en alliant les actifs de Studsvik à Socodei, sa filiale de traitement des déchets basée en France, EDF sera en capacité d’offrir une large gamme de services en matière de gestion des déchets et de déconstruction de centrales nucléaires. Le groupe pourra ainsi renforcer sa présence en Europe sur ce marché en croissance”.