La Chine travaille actuellement au développement de centrales nucléaires flottantes. C’est ce qu’a annoncé mercredi 27 janvier Xu Dazhe, chef de l’Agence nationale de l’énergie atomique, au cours d’une conférence de presse centrée sur le livre blanc “Préparation de la Chine aux urgences nucléaires”. Ces “bateaux-centrales”, qui en seraient à un stade particulièrement avancé de leur développement, visent à faciliter l’exploitation des ressources maritimes de l’Empire du Milieu. Explications.
Un réacteur nucléaire embarqué
En plein développement économique, la Chine fait face depuis quelques années à une importante croissance de ses besoins énergétiques. Ainsi, pour faciliter l’exploitation de ses ressources marines, le gouvernement chinois ambitionne de construire des centrales nucléaires flottantes. Concrètement, l’idée de Pékin est de créer des navires équipés de réacteurs nucléaires capables de produire l’énergie électrique nécessaire à l’alimentation de plateformes de forage gazières et pétrolières ou de zones côtières.
La China General Nuclear (CGN) et la China National Nuclear Corporation (CNNC), les deux géants chinois de l’énergie nucléaire, travaillent d’ores et déjà sur des projets qui permettraient d’utiliser l’atome civil en mer. La CGN affirme que sa centrale flottante, équipée d’un réacteur ACPR50S, devrait être terminée à l’horizon 2020. Son concurrent, la CNNC, devrait de son côté achever son prototype (doté d’un réacteur ACP100 S) avec une année d’avance, en 2019.
Les deux projets, qui seront donc équipés de réacteurs de technologie chinoise, ont été inscrits dans le nouveau plan quinquennal du gouvernement. Ce dernier s’est d’ailleurs voulu rassurant en expliquant que ces projets de centrales nucléaires flottantes “feront l’objet d’évaluations rigoureuses et scientifiques”.
Faire face à l’urgence environnementale
Le parc nucléaire chinois affiche actuellement une puissance cumulée totale de 28,3 GW grâce à 30 réacteurs en activité. Désireux de renforcer ses moyens de production sans augmenter ses émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement chinois s’est fixé comme objectif de doubler ses capacités nucléaires d’ici 2020. À ce titre, 24 réacteurs sont en cours de construction, faisant de la Chine le pays qui possède le plus de réacteurs en chantier.
En raison d’un mix énergétique fortement carboné (la Chine consomme notamment d’importantes quantités de charbon), la pollution atmosphérique est devenue un grave problème environnemental pour l’Empire du Milieu. Le Président Xi Jinping s’est ainsi engagé à renforcer la lutte contre les émissions de CO2 et la pollution de l’air, notamment en favorisant l’utilisation des énergies décarbonées.
L’année dernière, l’énergéticien CNNC a débuté la construction du premier réacteur nucléaire chinois de troisième génération. Baptisé Hualong-1, ce réacteur est en quelques sortes le rival de l’EPR français et de l’AP1000 de Westinghouse. Le projet vise de manière plus générale à démontrer les capacités de l’industrie nucléaire chinoises.
Crédit photo : CGN
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le cas du japon n’a pas servi de leçon