Peu de temps après le lancement de l’appel à projets « Energies renouvelables en mer et fermes pilotes hydroliennes fluviales », OpenHydro/DCNS et EDF viennent d’immerger la première hydrolienne du parc démonstrateur de Paimpol-Bréhat. Avec le succès de cette étape, les deux entreprises françaises obtiennent « une prime aux premiers entrants », dans un marché mondial où la puissance installée potentielle est estimée à 90 gigawatts.
A l’issue de l’appel à manifestations d’intérêt (AMI), clôturé en mai 2014, 2 projets de fermes pilotes hydroliennes ont été sélectionnés par Ségolène Royal et Louis Schweitzer : NEPTHYD (Normandie Energie PiloTe HYDrolien) et NORMANDIE HYDRO. Le premier consiste à réaliser et exploiter pendant 20 ans une ferme pilote composée de 4 hydroliennes ALSTOM de puissance unitaire de 1,4 MW. Avec un début des travaux prévu en 2017, cette ferme pilote sera exploitée par GDF SUEZ. Le projet NORMANDIE HYDRO consiste à réaliser et exploiter pendant 20 ans une ferme pilote de 7 hydroliennes OpenHydro (filiale de DCNS) d’une puissance unitaire de 2 MW. Avec une mise en service prévue en 2018, cette ferme pilote sera exploitée par EDF Energies Nouvelles.
C’est dans ce contexte qu’OpenHydro/DCNS et EDF ont immergé, à 40 mètres de profondeur, la première des deux hydroliennes qui composeront le parc démonstrateur de Paimpol-Bréhat. Cette opération, effectuée le 20 janvier dernier, est effectivement décisive : le premier volet de l’appel à projet de l’ADEME, consistant en la réalisation de démonstrateurs unitaires innovants pour la filière hydrolienne, avait pour date de clôture le 25 janvier 2016. Le deuxième volet prévoit la réalisation de briques technologiques critiques avant le 19 septembre 2016 ; le troisième et dernier volet consacrant le début de l’exploitation de fermes pilotes d’hydroliennes devra avoir lieu au plus tard le 20 mars 2017.
L’installation des 7 hydroliennes par le consortium du projet Normandie Hydro et l’immersion de la turbine de DCNS en « un temps record », démontrent les potentialités d’une filière industrielle émergente, octroyant au passage à ces entreprises « une prime aux premiers entrants ». Le constructeur naval français espère ainsi atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires par an dans l’hydrolien à partir de 2025. A noter également, selon Antoine Rabain, responsable du pôle énergies et technologies vertes au cabinet Indicta, que « les EMR pourraient permettre de créer jusqu’à 82 000 emplois en France à l’horizon 2030, dont 10 000 pour l’hydrolien ».
COMMENTAIRES
On parle beaucoup des énergies marines, mais sans jamais dire les résultats obtenus. Faut-il en déduire qu’ils ne sont pas convaincants?
L’hydrolienne de Sein a fonctionné pendant 1 an, et pas une description, pas une note de fonctionnement,pas une mesure de puissance ni de production ne vient étayer les déclarations fracassantes sur le potentiel des sites français, pas plus que les conséquences de ces installations sur le milieu marin.
Je ne prendrai au sérieux tout ce qui est annoncé sans des précisions sur ces prototypes (dimensions, plans, photos, conditions de fonctionnement, coût…).