Deux gestionnaires de réseau de transport électrique, le français RTE et l’italien Terna, ont annoncé mardi 25 août la signature d’un protocole d’accord. Les deux entreprises souhaitent maintenir et renforcer leur coopération, alors même qu’ils collaborent actuellement à la réalisation d’une ligne très haute tension entre la Savoie et le Piémont.
Favoriser les interconnexions européennes
Dans leur communiqué commun, les deux gestionnaires de réseau de transport d’électricité déclarent que cet accord est destiné à “renforcer leurs efforts mutuels dans le domaine du développement d’infrastructures de transport de l’électricité dans la région centre et sud de l’Europe continentale ainsi que dans l’architecture du futur système électrique européen”.
Par ailleurs, leur objectif est de “renforcer leur coopération sur les échanges de données et l’exploitation coordonnée des systèmes électriques”. Mais le partage des connaissances ne se limite pas aux seules données, l’accord prévoyant également “un partage d’expérience sur la formation de personnels très spécialisés, un élément nécessaire au vu de la complexité croissante du système d’interconnexion européen.”
Le réseau de transport d’électricité se conçoit désormais au niveau européen, comme l’explique Dominique Maillard, président du directoire de RTE : « La coopération entre les opérateurs de systèmes de transport électrique est essentielle à la bonne intégration des régions européennes et de la Méditerranée. »
L’Union européenne veut favoriser les interconnexions entre ses États membres afin de sécuriser l’approvisionnement en électricité tout en permettant de remédier à l’intermittence des énergies renouvelables. D’ici 2030, chaque État membre devra disposer de capacités d’interconnexions égales ou supérieures à 15% de leurs capacités totales de production d’électricité.
Elle a fixé un objectif de 15% à atteindre d’ici 2030 de la capacité de génération d’électricité des pays membres qui doit être assuré par les interconnexions. RTE avait déjà signé, en octobre 2014, un protocole semblable avec Amprion, un des gestionnaires du réseau électrique allemand.
Un accord dans la continuité de la collaboration sur la connexion Piémont-Savoie
Les deux entreprises collaborent actuellement sur la construction d’une ligne très haute tension, de 320.000 volts entre la Savoie et le Piémont. La ligne doit parcourir une distance de 190 kilomètres à un niveau de puissance de 1.200 MW en courant continu.
Cette ligne souterraine, qui traversera les Alpes, doit contribuer au décongestionnement des lignes électriques reliant déjà les deux pays, qui sont la plupart du temps saturées. Cette nouvelle ligne devrait permettre d’augmenter la capacité d’échange entre les deux pays de 60%.
L’année dernière, l’Italie a importé plus de 19 TWh d’électricité en provenance de la France, qui représentent environ un tiers des exportations françaises d’électricité.
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