Selon les déclarations du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le groupe EDF envisage de soumettre sa candidature à l’éventuel appel d’offres pour la construction de réacteurs nucléaires en République tchèque. Si le dossier est encore incertain, le gouvernement français compte sur ses bonnes relations diplomatiques avec Prague et sur une vision partagée de la transition énergétique.
En visite à Prague dimanche et lundi derniers, le chef de la diplomatie française a rencontré le Premier ministre Bohuslav Sobotka afin d’évoquer les grands problèmes internationaux ainsi que les relations diplomatiques et commerciales entre deux pays. Parmi les dossiers évoqués, une future collaboration dans le domaine du nucléaire pourrait être à l’ordre du jour en cas d’appel d’offres de la République tchèque.
Le gouvernement tchèque a en effet approuvé récemment un plan énergétique à long terme destiné à augmenter la production d’énergie nucléaire. Un appel d’offres à l’international pourrait être lancé dans ce cadre comprenant la construction du 2 à 4 réacteurs supplémentaires sur les sites des centrales de Temelin et du Dukovany.
Un futur marché sur lequel le groupe électronucléaire français EDF envisagerait de se positionner. “Le moment venu (je ne sais pas exactement quand ce sera) la France sera candidate. Entre-temps nous avons réorganisé notre système autour d’EDF, qui est le premier électricien mondial, avec l’appui d’Areva. La proposition que nous ferons sera certainement intéressante, parce qu’elle comprendra l’ensemble du cycle : la conception, la formation, la réalisation et éventuellement le retraitement“, expliquait Laurent Fabius lors d’une interview à Radio Prague.
“Ce sera, je pense, la seule proposition européenne et on sait que dans le domaine du nucléaire la France est parmi les meilleures nations du monde” a conclu optimiste le ministre.
Pour rappel, la République Tchèque, contrairement à certains pays européens comme l’Allemagne et l’Autriche qui ont choisi de renoncer à l’atome plutôt qu’aux énergies fossiles, souhaite développer davantage l’énergie nucléaire. Elle voit en cette énergie décarbonée un moyen d’accompagner le développement lent et progressif des énergies renouvelables tout en évitant un recours massif aux combustibles fossiles. Peu ou prou la vision du gouvernement français …
Selon une sa feuille de route énergétique, la République Tchèque, qui dépend encore à plus de 50% des fossiles, vise un mix électrique décarboné à 75% d’ici 2040. Il devrait comprendre entre 46% et 58% de nucléaire.
Crédits photo : France Diplomatie (MAEDI/B. Chapiron)