Quelques semaines après qu’aient été posés les premiers jalons d’une “Union européenne de l’Énergie”, le Président de la République François Hollande a convié le Président-Directeur Général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, à s’exprimer en marge du Conseil Européen sur ce qui est, pour le moment, un échec de la politique énergétique européenne : le système d’échanges de quotas d’émissions de CO2. Le dirigeant de l’électricien hexagonal a profité de cette opportunité pour évoquer le prix du carbone, qu’il juge “trop bas” sur ce marché européen pour encourager les investissements dans les énergies à faible émission de CO2.
“L’investissement bas carbone, malheureusement, peine aujourd’hui à se déployer, car nos marchés ont été déstabilisés depuis le début de la crise macro-économique”, estime le PDG d’EDF. Selon M. Levy, la priorité de l’Union Européenne dans sa lutte contre le réchauffement climatique doit donc être l’instauration d’un cadre “qui permette d’investir dans des conditions équitables, sans discrimination, dans toutes les filières bas carbone : éolien, solaire, biomasse, hydraulique, nucléaire”.
“Une première étape essentielle est de mettre en œuvre le plus rapidement possible une réforme du système d’échange de quotas d’émission aussi ambitieuse que possible. Il s’agit, grâce à un bon signal économique, de déclencher des décisions qui aboutissent à réduire les émissions, tant à court terme qu’à long terme. Le but doit être de construire un mix électrique équilibré et décarboné à coût raisonnable en s’appuyant sur des technologies complémentaires”.
Aujourd’hui, la production française d’électricité est non émettrice de gaz à effet de serre à plus de 90% grâce à un mix reposant principalement sur les énergies décarbonées : renouvelables (hydraulique, solaire, éolien) et surtout nucléaire. Engagé dans une transition écologique qui vise à réduire encore davantage le poids des énergies émettrices de CO2, notamment dans le secteur du bâtiment et des transports, le gouvernement souhaite pouvoir continuer à s’appuyer sur ce mix électrique peu carboné et vient à ce titre de se déclarer en faveur de la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire français.
En effet, selon un article des Échos daté du vendredi 20 mars, une lettre de mission transmise par le gouvernement aux dirigeants d’EDF ouvre la voie au prolongement au-delà de 40 ans des centrales nucléaires tricolores. Selon les journalistes du quotidien d’information économique, le gouvernement “compte sur EDF pour participer activement à la transition énergétique” en renforçant le parc nucléaire français.
Le groupe dirigé par Jean-Bernard Lévy devra notamment définir “un projet industriel de long terme relatif à la maintenance, à la prolongation et au renouvellement du parc de production d’EDF, en conformité avec les dispositions et objectifs de la loi de transition énergétique”. Projet qui reposera sur “une mise en œuvre progressive du programme de grand carénage, en adaptant en conséquence la durée d’amortissement du parc électronucléaire”. EDF a déjà fait le calcul du montant des investissements nécessaires pour ce programme de maintenance lourde : 55 milliards d’euros d’ici 2025.
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COMMENTAIRES
En ce qui concerne les énergies décarbonnées, le nucléaire représente plus de 80%. L’éolien et le solaire : 4 %.
Première chose, ne pas confondre l’énergie et l’électricité.
Seconde chose, ne pas confondre ce qui est inscrit sur une facture d’électricité EDF et la production française d’électricité. Le nucléaire ne représente que 75% de l’électricité produite, à un % en + ou en – selon les années.
Surtout, ne pas avoir la vue trop courte en se limitant à l’anormalité nucléaire de la France et ne pas limiter les énergies renouvelables “décarbonées” à l’éolien et au solaire.
Dans le monde, les énergies renouvelables produisent deux fois plus d’électricité que le nucléaire.
http://energeia.voila.net/electri2/electricite_nucleaire_renouvelable.htm
On voit aussi que l’écart se creuse entre l’électricité nucléaire qui stagne ou régresse et l’électricité renouvelable qui progresse rapidement, surtout pour le solaire et l’éolien.
Je parle bien de l’énergie électrique produite en France à partir d’énergies décarbonnées toutes confondues (hydraulique : 10%)