L’entreprise japonaise Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a annoncé lundi 27 octobre la certification de conformité aux critères européens de son réacteur à eau pressurisée EU-APWR. Ce réacteur est un dérivé du réacteur APWR (1538 MWe), modifié par la société nippone afin de coller aux exigences d’exploitation européennes.
L’EU-APWR est un réacteur de troisième génération d’une puissance de 1700 MW, développé par MHI pour correspondre aux exigences de la régulation en vigueur dans le secteur nucléaire européen. Par rapport au réacteur qui lui a servi de modèle, l’unité de production EU-APWR présente notamment une efficacité thermique accrue (39%), un volume de l’installation réduit de 20% et un cycle du combustible plus court (24 mois).
Selon MHI, les différences entre la version standard de l’APWR et la version EU-APWR touchent à des domaines aussi divers que la capacité opérationnelle, les performances systèmes, les opérations d’interruption, la protection personnelle ou encore le système de surveillance des radiations. Des différences que le constructeur japonais explique par les disparités techniques du processus de conception en usage au Japon.
Afin de commercialiser son modèle APWR en Europe, MHI a ainsi dû le soumettre à l’évaluation des autorités du Vieux Continent. Un examen débuté il y a deux ans (en octobre 2012), et qui couvre un éventail de 5.000 critères définis par les compagnies européennes d’électricité afin de s’assurer du bon fonctionnement et de la sécurité de l’équipement nucléaire évalué.
“Après deux ans d’examen, le panel a évalué que l’EU-APWR était admissible sur le marché européen, au regard de sa sûreté, de ses performances opérationnelles et d’autres critères. Avec cette certification en poche, MHI est en première position pour proposer au marché européen à la fois son réacteur de grande puissance EU-APWR, mais aussi celui de moyenne puissance ATMEA1 [un réacteur développé avec le groupe français Areva, ndlr]”, a indiqué MHI dans son communiqué.
Alors que le secteur nucléaire est actuellement au point mort au Japon à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima, en mars 2011, la construction de réacteurs destinés au marché international est un enjeu important pour les équipementiers nucléaires nippons (MHI, mais également Hitachi et Toshiba).
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