Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, a exprimé lors d’une conférence de presse le mardi 20 octobre dernier, la volonté du gouvernement de construire dans les cinq prochaines années une troisième centrale nucléaire en Turquie. Une nouveauté toutefois, le gouvernement turc compte réaliser ce projet par ses propres moyens.
En effet, si la Turquie présente un retard assez important dans le domaine nucléaire par rapport à d’autres nations fortement équipées comme la France, le Premier ministre turc estime que son pays possédera bientôt les ressources humaines et les compétences nécessaires pour s’engager dans cette voie par lui-même. Un troisième projet de centrale nucléaire “100 % turc” devrait donc voir le jour d’ici 2018 ou 2019.
Deux projets de centrales nucléaires sont actuellement en cours en Turquie et pourraient selon les estimations être opérationnels d’ici 2023. Le premier baptisé Akkuyu et situé dans la province de Mersin sera réalisé en partenariat avec la Russie suite à un accord de collaboration nucléaire signé entre l’Agence Rosatom et le ministère turc de l’énergie en 2011. Le chantier devrait débuter au printemps 2015.
Le second, un projet de 4.800 MW, est prévu dans la province de Sinop au nord de la Turquie, et devrait représenter un investissement de 22 milliards de dollars. Il sera réalisé avec l’aide d’un consortium franco-japonais composé des groupes Mitsubishi (MHE) et GDF Suez et sera équipé de réacteurs Atmea 1 développés par MHE et Areva.
Cela étant, la Turquie n’a pas à l’heure actuelle les compétences pour mettre en place un projet nucléaire, mais le gouvernement incite depuis plusieurs années ses étudiants à aller se former à l’étranger. Le gouvernement avait d’ailleurs annoncé au début du mois que plus de 80 étudiants en ingénierie nucléaire étudieraient plusieurs années en Russie dans le but de reprendre à moyen terme l’exploitation de la centrale d’Akkuyu.
Crédits photo : OSCE
COMMENTAIRES
Entre envoyer des étudiants faire des études pour gérer le fonctionnement d’un réacteur et être capable de concevoir et construire un réacteur nucléaire, il y a un écart considérable.
De son côté, Atmea n’existe pas encore sur le papier. D’ici sa mise en service, il risque de passer pas mal d’eau dans le Bosphore.
Le moyen le plus économique de produire l’essentiel de l’électricité dans ce pays, c’est d’investir dans l’éolien et le solaire comme on le voit ici :
http://energeia.voila.net/electri2/mediterranee.htm
D’ailleurs, le tarif d’achat actuel, limité à une durée de dix ans, est seulement de 5,3 c€/kWh pour l’éolien et 10,3 c€/kWh pour le photovoltaïque, avec un petit supplément éventuel pendant cinq ans si le matériel est fabriqué dans le pays.
Sur la durée de vie des équipements, 20 à 30 ans, cela donne un coût de production encore plus faible, entretien compris.