Des chercheurs de l’université de l’Ohio ont mis au point une cellule photovoltaïque capable de stocker sa propre énergie. Une invention qui pourrait bien permettre de réduire les coûts inhérents à l’utilisation des panneaux solaires, en réduisant les pertes d’énergies engendrées par ce mode de création d’électricité.
[stextbox id=”info”]Une prouesse technique[/stextbox]
Ce n’est un secret pour personne : le principal problème lié à l’utilisation des énergies renouvelables intermittentes telles que le solaire et l’éolien est l’incapacité de stocker l’électricité créée. Il pourrait bien être résolu si l’invention des scientifiques de l’université de l’Ohio s’avère viable à grande échelle.
Les chercheurs ont en effet mis au point un panneau solaire qui utilise l’air ambiant (plus précisément le dioxygène qu’il contient) afin de réaliser le transfert des électrons vers la batterie. Pour faire simple, le panneau solaire crée de l’énergie qui est en suite stockée dans une batterie, grâce à certaines opérations chimiques utilisant l’oxygène et la lumière.
L’obstacle majeur auquel a été confronté l’équipe de recherche était l’imperméabilité des cellules solaires photovoltaïques, qui ne laissaient pas passer l’air nécessaire au fonctionnement de la batterie solaire. C’est pourquoi ces panneaux solaires-batteries sont composés d’un tissage de titane, afin de laisser passer l’oxygène. Il s’agit en tout cas d’un pas en avant, aussi bien pour ce qui est des cellules « Grätzel », que des panneaux solaires de manière générale.
[stextbox id=”info”]Une invention qui optimise l’énergie solaire créée[/stextbox]
En tout, les économies d’énergie pourraient s’élever à plus de 20% selon Yiying Wu, membre de l’équipe à l’origine de l’invention. Ce dernier a ainsi déclaré : « nous avons intégré les deux fonctions en un seul appareil. A chaque fois que vous pouvez faire ce genre de raccourci, cela réduit les coûts ». En effet, le trajet entre la cellule solaire et une batterie classique engendre normalement une déperdition de 20 à 25% des électrons générés alors que la nouvelle technologie n’engendrerait que des pertes minimes, de l’ordre de 1 à 2%. En outre, pour les inventeurs, la durée de vie de la batterie serait comparable à celle que l’on trouve pour les panneaux déjà sur le marché.
Le projet s’inscrit en fait dans la lignée d’une autre invention, développée (également) par Yiying Wu et Xiaodi Ren. Le duo a ainsi inventé une pile à haute efficacité énergétique qui se décharge quand le potassium qu’elle contient entre en contact avec de l’oxygène. Les deux scientifiques ont donc voulu continuer leurs travaux, qui ont alors abouti sur cette fameuse batterie solaire. Selon les mots de Yiying Wu, « on peut appeler ça une batterie qui respire » car elle « aspire de l’air quand elle se décharge, et en recrache quand elle se recharge ».
Yiying Wu reconnait tout de même que « du point de vue de l’installation et de l’industrie c’est encore plutôt cher ». Cela étant, ce projet a le mérite de s’attaquer au principal fléau de l’énergie solaire, à savoir le rendement énergétique. C’est pourquoi les chercheurs se sont vus récompensés pour leurs travaux à hauteur de 100.000 dollars grâce à un prix du Département Américain à l’Énergie. À noter que l’université américaine a déjà posé une licence de l’invention pour toute utilisation industrielle.
Crédits photo : Pruzi
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