La préfecture a annoncé ce mardi 30 septembre la fin de non recevoir opposée à la demande d’autorisation concernant un projet de ferme éolienne près des champs de bataille de la Grande Guerre dans le département de la Meuse. Au regard du caractère historique et symbolique de ces sites mémoriels, ce projet avait déjà été globalement rejeté par la population locale.
La société Quadran n’aura donc pas de permis de construire pour son projet de parc de six éoliennes sur les communes d’Esnes-en-Argonne et Monzéville, rassemblant près de 300 habitants.
Isabelle Dilhac, préfète de la Meuse, a en effet estimé que “le caractère industriel du parc est de nature à porter atteinte à l’intérêt des sites“, alors que “plusieurs sites mémoriels liés aux champs de bataille de Verdun” se situaient “en co-visibilité partielle avec le parc éolien envisagé”. Un projet qui aurait pu d’autre part, largement diminuer les chances pour la zone d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco, requête dont le dossier est en cours.
Une décision assez logique et qui fait écho à un refus général de la population locale puisque les communes s’étaient déjà prononcées contre ce projet et plus de 80 % des habitants y seraient défavorables, selon Sylvain Coing, porte-parole du collectif “Plateforme européenne contre l’éolien industriel”. “Nous sommes sur une terre de lieux de mémoire. S’il doit y avoir au moins une zone de préservée, il faut que ce soit celle-là”, a-t-il souligné.
La Meuse, territoire essentiellement rural, présente des conditions naturelles idéales pour l’exploitation des vents. Elle est aujourd’hui le sixième département de France en nombre d’éoliennes. Un chiffre qui pourrait encore augmenter dans l’avenir tant que le champs de bataille seront préservés. Un premier projet similaire avait déjà connu le même sort en 2008.