Le groupe agro-industriel africain SIFCA et l’électricien français EDF ont annoncé lundi 22 septembre, la signature d’un protocole d’accord portant sur l’édification et l’exploitation d’une centrale électrique alimentée par de la biomasse en Côte d’Ivoire. Cette unité de production, d’une puissance installée de 46 MW, sera implantée dans le Sud-Est du pays, dans la région d’Aboisso (à une centaine de kilomètres à l’Est d’Abidjan).
“Ce projet (…) répond à deux défis africains, et notamment ivoiriens : valoriser la biomasse générée par les activités agro-industrielles et répondre aux besoins en énergie dans un continent où le taux d’électrification est de moins de 40%“, a déclaré David Billon, promoteur du projet et administrateur du groupe SIFCA.
La mise en exploitation de la centrale de Biokala, prévue courant 2015, permettra donc de valoriser chaque année près de 400.000 tonnes de résidus de palmiers à huile. Une ressource disponible en grande quantité en Côte d’Ivoire : le pays compte en effet 160.000 hectares de plantations villageoises et 50.000 hectares de plantations industrielles. Ce secteur fait aujourd’hui vivre près de 2 millions de personne (soit 10% de la population du pays).
La centrale de Biokala permettra également de créer près de 800 emplois, principalement dans les activités de récolte des résidus. De quoi injecter quelques 30 millions d’euros supplémentaires dans la filière de l’huile de palme et renouveler 60.000 hectares de plantation. À ce titre, le projet est enregistré à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (la centrale engendrera 160.000 tonnes de crédits-carbone par an).
Les deux partenaires ont cependant indiqué que ce protocole d’accord restait soumis au feu vert des instances dirigeantes. La finalisation et le montage du plan de financement du projet devraient prendre un an.
L’Afrique, dont la puissance de production électrique installée s’élève seulement à 125 GW, devrait voir sa demande électrique multiplié par 6 d’ici 2040. Actuellement 590 millions d’Africains n’auraient pas accès à l’électricité, un chiffre qui pourrait atteindre 655 millions si les investissements dans le secteur de la production électrique (moyens de production mais également réseaux de transport) n’augmentent pas. Selon le Programme de développement des infrastructures en Afrique, un investissement annuel de 39 milliards de dollars est nécessaire pour atteindre un taux d’électrification de 69% (soit connecter au réseau 800 millions d’Africains en plus).
Crédit photo : Marco Schmidt
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