L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) poursuit ses examens décennaux sur les réacteurs du parc français, examens destinés à s’assurer que le fonctionnement des installations garantit des conditions de sécurité optimales. L’ASN impose dans ce cadre, la mise en œuvre de mesures de maintenance ou de mise aux normes, des normes qui n’ont eu de cesse d’évoluer depuis l’accident de Fukushima et qui conditionnent la validation de l’ASN et donc l’exploitation des centrales sur la durée. Le premier réacteur de la centrale de Dampierre-en-Buly vient justement d’être autorisé par l’ASN à dix ans d’exploitation supplémentaires.
Ainsi, après le troisième examen de sûreté réalisé par l’ASN, le réacteur 1 de la centrale de Dampierre-en-Buly, vient finalement d’être validé pour une décennie supplémentaire. En service depuis 1980, cette validation est toutefois conditionnée à la réalisation par EDF de quelques mesures d’amélioration avant le 31 décembre 2015.
Concrètement, ces améliorations concernent entre autres, la mise en place d’un dispositif de confinement du ciel de cuve du réservoir de traitement et de refroidissement d’eau des piscines ou encore les modifications visant à garantir la qualification sismique du système d’éclairage de secours de la salle de commande. Elles devront être réalisées dans des “échéances compatibles avec les enjeux de sûreté” précise l’ASN dans son avis publié le 24 juillet dernier.
Le réacteur 3 de la centrale de Cattenom, près de Thionville (57), également en période de réexamen, devra quant à lui patienter encore un peu avant d’obtenir son nouveau permis d’exploitation. En effet, l’ASN a estimé dans ce cas que de nouvelles prescriptions étaient indispensables à la poursuite de l’activité de ce réacteur, prescriptions qui s’imposent à EDF là aussi avant le 31 décembre 2015 et dont la réalisation conditionnera la validation de l’ASN. Selon une note du 29 juillet dernier, les prescriptions du réacteur de Cattenom concernent en priorité “la modification des circuits de production et de distribution d’air comprimé”, “la modification des conditions d’entreposage de gaz”, afin de “diminuer le risque d’explosion” et “la modification des automatismes de démarrage des pompes du circuit d’alimentation de secours des générateurs à vapeur”, circuit de secours permettant de refroidir le réacteur “en cas de défaillance de l’alimentation principale”.
Enfin, l’ASN s’est également prononcée sur le dossier du réacteur de recherche Osiris. Celui-ci, exploité pour produire des radioéléments à vie courte utilisés en médecine nucléaire, est géré par le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) depuis 1966 et devait selon les prévisions cesser toute activité en 2015. Toutefois, le CEA avait récemment demandé au Premier ministre une nouvelle autorisation d’exploitation jusqu’en 2020, requête sur laquelle l’ASN fut interrogée.
Dans ce cadre, l’Autorité de sûreté a annoncé le 25 juillet dernier, qu’elle n’était “pas favorable” à la poursuite après 2015 du fonctionnement du réacteur Osiris. Elle considère en effet qu’une poursuite de l’activité de l’installation Osiris n’est pas recommandé au delà de 2015 “compte tenu du niveau de sûreté actuel de ce réacteur”.
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