C’est en toute discrétion, via un simple communiqué de presse publié mardi 17 juin, que le gouvernement canadien de Stephen Harper a indiqué avoir approuvé le projet de l’oléoduc Northern Gateway. Ce pipeline, dont la construction est largement contestée par la communauté environnementale canadienne, doit permettre d’acheminer le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers la côte Pacifique de la Colombie-Britannique.
Si les États-Unis ont décidé de reporter les discussions relatives à la construction de l’oléoduc Keystone XL, un projet également controversé, le gouvernement canadien s’est montré favorable au déploiement sur son territoire du projet Northern Gateway. Ce double oléoduc, dont le coût est estimé à plus de 7,9 milliards de dollars canadiens, est prévu pour acheminer quelques 525.000 barils de pétrole par jour sur une distance de 1.177 kilomètres.
Toutefois la construction, qui doit théoriquement s’achever en 2017, et l’exploitation de cette canalisation est vivement contestée en raison de ses impacts supposés négatifs sur l’environnement. Il doit en effet être construit dans une région canadienne sauvage et montagneuse réputée pour la fragilité de sa biodiversité.
En décembre dernier une commission fédérale s’est prononcée favorablement à ce projet, sous réserve du respect de 209 conditions ayant majoritairement trait au respect de la faune et la flore : élaboration d’un plan de protection des mammifères marins et de l’habitat du caribou, création d’un programme de recherche sur le nettoyage des pétroles lourds…
Le Canada a donc suivi l’avis de cette commission tout en précisant qu’il incombait à Enbridge, le groupe canadien en charge du projet, “de démontrer à l’organisme de réglementation indépendant qu’est l’Office National de l’Énergie comment il se propose de remplir les 209 conditions”.
Crédit photo : Feffef